
Le constructeur automobile allemand en difficulté Opel pourrait supprimer jusqu'à 3.500 emplois si rien n'est fait pour son sauvetage, menace mercredi le président de la filiale européenne de sa maison mère, l'américaine General Motors.
Des baisses de salaires sont à prévoir, avertit Carl-Peter Forster dans une interview au quotidien Bild Zeitung et "à cela s'ajoute la suppression de, espérons le, pas plus de 3.500 postes". "Mais nous voulons justement éviter cela", s'empresse-t-il d'ajouter.
General Motors, en grave difficulté, est actuellement en discussions avec Berlin pour le sauvetage de sa filiale allemande, qui emploie près de 26.000 personnes dans le pays.
Il est aussi en contact avec les gouvernements d'autres pays, notamment l'Espagne, la Grande-Bretagne et la Belgique, où sont implantés des sites.
"3,3 milliards d'euros de prêts ou de participations directes d'ici 2014 sont nécessaires pour le sauvetage de tous les sites", rappelle M. Forster.
Berlin a réagi avec réserve au plan proposé lundi par Opel. Le ministre de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg a estimé qu'il laissait encore beaucoup de questions sans réponse.
Le plan, qui est une condition sine qua non pour obtenir éventuellement des aides publiques en Allemagne, prévoit notamment une plus grande autonomie pour la marque allemande.
Le gouvernement a ficelé un paquet de soutien aux banques de 480 milliards d'euros, mais hésite à venir en aide aux entreprises comme Opel ou encore l'équipementier Schaeffler.
La faillite d'une banque peut avoir des effets de domino redoutables sur l'économie (dits "systémiques"), comme l'a montré la débâcle de l'américaine Lehman Brothers.
"Il n'y a en revanche pas d'entreprises importantes" présentant les mêmes risques, a justifié la chancelière conservatrice Angela Merkel mardi soir selon des propos rapportés par des membres de la CDU au quotidien Rheinische Post.
Opel a le droit de demander une aide de l'Etat, a poursuivi la chancelière, "comme d'autres entreprises".