France Télécom a annoncé mercredi une chute de 35,4% de son bénéfice net en 2008, à 4,07 milliards d'euros, due principalement selon lui à des hausses d'impôts, mais il a réalisé tous ses objectifs financiers et se dit "bien armé pour résister" à la crise économique.
Son chiffre d'affaires a atteint 53,5 milliards d'euros, en hausse de 1% (2,9% à base comparable), dépassant les attentes du marché. Au quatrième trimestre, il a progressé de 0,7% à 13,6 milliards.
Le consensus cité par Natixis tablait sur un chiffre d'affaires de 53,35 milliards et un bénéfice net de 5,30 milliards.
Le bénéfice net "en termes comparables" s'établit à 5,2 milliards, contre 4,6 milliards en 2007.
Des chiffres salués en Bourse, où le titre gagnait 2,47% à 17,85 euros peu après l'ouverture.
L'opérateur dit avoir été affecté par la diminution de son résultat d'exploitation mais surtout par "l'augmentation de 1,463 milliard d'euros de l'impôt sur les sociétés".
Il réalise toutefois l'ensemble de ses objectifs, générant un flux de trésorerie interne (liquidités) de 8 milliards, stabilisant son taux de marge brute opérationnelle à 36,3% et atteignant un taux d'investissement de 12,8% du chiffre d'affaires.
Le groupe lance auprès des salariés un programme d'attribution d'actions gratuites, à hauteur de 240 millions d'euros, et leur propose un intéressement exceptionnel "qui doit faire l'objet de négociations avec les partenaires sociaux".
"L'année 2008 est une année de très bonne performance opérationnelle", s'est félicité le directeur financier Gervais Pellissier dans un conférence téléphonique.
"Cette performance résulte de la progression soutenue de NOS activités dans les marchés matures, en particulier au Royaume-Uni et en France, du retournement du segment entreprises et de la poursuite de la croissance dans les marchés émergents", a-t-il expliqué.
L'opérateur compte 182,3 millions de clients dans le monde (+7%), dont une majorité dans la téléphonie mobile (121,8 millions, +11%).
En France, il a 25,2 millions de clients au mobile (+4%), 21,8 millions au fixe (-0,8%) et 8,3 millions d'abonnés adsl (+3%).
"Ces résultats démontrent que le groupe est bien armé pour résister à un contexte économique particulièrement perturbé", a commenté le PDG Didier Lombard dans un communiqué.
L'opérateur, qui vient d'achever son plan "Next" 2005-2008, a dévoilé les objectifs de son nouveau programme "Orange 2012" : à partir de 2009, il veut générer 8 milliards de liquidités par an et maintenir un taux d'investissement de 12 à 13%.
Ces objectifs "pourraient être révisés à la baisse si la détérioration de l'ENVIRONNEMENT économique devait s'accentuer", prévient M. Lombard.
"Dans les hypothèses économiques actuelles, nous pensons que le chiffre d'affaires du groupe sera résistant", a estimé M. Pellissier, qui avoue pourtant "un effet de la crise" dès 2008, avec une croissance interne divisée par deux entre le premier et second semestre.
L'opérateur se dit "bien armé pour maintenir, voire accroître sa part de marché dans les pays où il est présent", anticipant une hausse de son chiffre d'affaires en 2009 "supérieure à l'évolution moyenne du PIB sur le périmètre d'activité du groupe (des pays où il est présent, ndlr)".
Pour y arriver, France Télécom réduira ses coûts dans un programme qui "devrait générer jusqu'à 1,5 milliard d'euros d'économies par an", selon M. Pellissier.
En revanche, "il n'y a pas de plan d'évolution des effectifs", a-t-il assuré, alors que l'opérateur a supprimé 16.000 emplois entre 2006 et 2008.
"Aucune acquisition majeure n'est envisagée", a-t-il dit.
Le groupe versera un dividende de 1,40 euro, contre 1,30 euro l'an dernier.