Les marchés restaient dans le rouge mardi, au lendemain d'une nouvelle dégringolade spectaculaire de Wall Street sur fond d'incertitudes pour plusieurs poids lourds de la finance mondiale.
Après un rebond technique qui les avait fait ouvrir en hausse, les Bourses européennes repartaient à la baisse. Auparavant la plupart des grandes places financières d'Asie-Pacifique avaient également baissé, certaines réussissant à limiter les dégâts.
Vers 10H30 GMT, la Bourse de Paris abandonnait 0,63% après que le cac 40 eut cédé la veille 4,48% à 2.581,46 points, son plus bas niveau depuis le 13 mars 2003. Celle de Francfort cédait 0,99%, et Londres chutait plus sévèrement à -1,83%.
La veille les marchés européens avaient été malmenés et la Bourse de New York avait connu un "lundi noir", le Dow Jones perdant 4,24% pour tomber sous la barre des 7.000 points pour la première fois depuis près de 12 ans.
L'annonce de pertes colossales par l'assureur américain AIG et l'augmentation de capital géante de la banque britannique HSBC ont particulièrement contribué à la dégringolade.
En Asie la baisse a été limitée à Tokyo (-0,69%) grâce à des espoirs d'intervention des pouvoirs publics japonais pour soutenir le marché.
Elle a été plus marquée à Hong Kong (-2,30%), notamment à cause de HSBC, et à Shanghai (-1,05%).
Selon les analystes les investisseurs pourraient continuer à s'alarmer des nouvelles du secteur financier et de la persistance de craintes que les banques d'Europe de l'Ouest ne payent le prix des vives difficultés qu'affronte l'Europe de l'Est, où elles ont beaucoup investi.
D'autant que le calendrier est léger mardi en termes d'indicateurs.
Du côté des grandes entreprises le géant automobile japonais Toyota, numéro un mondial du secteur, a annoncé qu'il allait demander un prêt aux pouvoirs publics pour renflouer sa filiale financière. Selon les médias japonais, le montant demandé s'élève à 200 milliards de yens (1,7 milliard d'euro).
Toyota, qui pâtit de l'effondrement de ses principaux marchés et prévoit de terminer l'exercice en cours sur les premières pertes de son histoire, devient ainsi le premier constructeur automobile nippon à réclamer des fonds publics.
La crise n'est cependant pas aussi grave partout.
Ainsi, en Australie, plusieurs indicateurs économiques ont montré mardi que le pays résistait mieux que prévu. Le déficit courant s'est ainsi réduit de 32% au dernier trimestre 2008, tandis que les dépenses de consommation ont enregistré une hausse surprise de 0,2% en janvier.
Jugeant que la situation n'était pas aussi désespérée qu'ailleurs, la banque centrale australienne a laissé son taux directeur inchangé à 3,25%. Ce qui a profité --sans doute temporairement-- au dollar australien et à l'euro face au billet vert américain.
La monnaie commune européenne est repassée au dessus de 1,26 dollar, mais sa glissade pourrait reprendre, selon les analystes.
Enfin, sur le marché du pétrole, le prix du brut, qui avait chuté de 10% lundi à New York, a un peu rebondi mardi. A l'ouverture des échanges européens, le baril de brent pour livraison en avril avançait de 51 cents à 42,72 dollars et celui de "light sweet crude" de 50 cents à 40,65 dollars par rapport à la clôture de la veille.