General Motors (+1,18% à 2,52 dollars) a enregistré la deuxième plus lourde perte de son histoire l'an dernier, selon des résultats préliminaires. Le géant de Détroit a ainsi perdu 30,9 milliards de dollars ou 53,32 dollars par action en 2008, après un déficit de 38,7 milliards de dollars en 2007. Le constructeur automobile américain a également connu un quatrième trimestre pire qu'attendu, marqué par une perte nette de 5,9 milliards de dollars ou 9,65 dollars par action hors éléments exceptionnels, alors que le consensus Reuters s'attendait à -7,40 dollars par action.
Durant cette période, GM a été frappé de plein fouet par l'accélération et l'intensification des restructurations engagées pour faire face à des conditions de marché toujours plus délicates. "2008 a été une année extrêmement difficile pour les marchés automobiles américains et mondiaux, en particulier au deuxième semestre", a constaté Rick Wagoner, le PDG de General Motors cité dans un communiqué. De son côté, le directeur financier Ray Young a déclaré que la débâcle du quatrième trimestre reflétait "la contagion" au niveau mondial de la crise.
Hasard du calendrier, cette publication intervient alors que la direction doit rencontrer les membres d'une mission de travail menée par le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et le conseiller économique de la Maison blanche. Objectif : certifier de la viabilité du plan de redressement du groupe afin d'obtenir à nouveau du cash. Le numéro un mondial déchu, qui a déjà obtenu un prêt de 13,4 milliards de dollars de l'Etat Fédéral, a prévenu qu'il avait besoin de 16,6 milliards supplémentaires pour échapper à la faillite.
M-L.H.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.