Le groupe de chimie français Rhodia a annoncé mercredi viser des économies de 150 millions d'euros à l'HORIZON 2011, notamment par des réductions d'effectifs, alors que la situation économique continuera à peser sur ses résultats au 1er trimestre 2009.
Face à une activité rognée par la crise économique, "nous mettons en oeuvre de nouvelles mesures structurelles pour réduire NOS coûts de 150 millions d'euros à l?horizon 2011 et améliorer ainsi notre compétitivité", a annoncé Jean-Pierre Clamadieu, le PDG de Rhodia.
"100 millions seront d'ores et déjà acquis en 2010" et ces mesures vont consister "à réorganiser et améliorer la performance" de certains sites et unités et toucher également aux fonctions non-productives du groupe.
Cela "passe par une réduction des effectifs permanents", a déclaré M. Clamadieu, interrogé par l'AFP lors d'une conférence téléphonique.
"Il y a effectivement un certain nombre de restructurations prévues dans le cadre de ce plan, mais à ce stade, il est trop tôt pour chiffrer", a-t-il ajouté. Il a seulement précisé que ces plans touchent des activités et des pays différents.
Actuellement, Rhodia compte environ 14.500 employés dans le monde.
Ces mesures ravissaient le marché parisien où l'action bondissait de 8,47% à 2,97 euros vers 09H10.
Ces économies dites structurelles s'ajoutent à des mesures "à court terme", comme le recours à du chômage partiel, "la suppression des contrats intérimaires, la reprise des activités externalisées, le gel des embauches et des augmentations de salaire".
Pour préserver au maximum sa trésorerie, Rhodia, qui a réduit sa dette de 12%, réduira ses dépenses d'investissement d'environ un tiers et a décidé de ne pas verser de dividende à ses actionnaires, alors que son bénéfice net 2008 a reculé de 18,6%, à 105 millions d'euros.
La situation s'est nettement dégradée au dernier trimestre, avec une perte de 28 millions d'euros, d'après un communiqué.
Comme avait prévenu le groupe, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) récurrent a reculé de 9,8%, à périmètre et taux de change constants, à 664 millions d'euros. Le chiffre d'affaires 2008 a baissé de 0,4% à 4,763 milliards d'euros mais, à taux constants, il a progressé de 2,9%.
M. Clamadieu a rappelé que l'année 2008 avait été marquée par neuf premiers mois de forte hausse du prix des matières premières et de l'énergie mais accompagnés d'une demande solide, tandis que le dernier trimestre a vu un effondrement de la demande qui a poussé le groupe à réduire sa production dès novembre.
Sur le début 2009, Rhodia ne voit pas encore "de signes de reprise de la demande" par rapport à décembre. Sans donner de prévisions pour toute l'année, le groupe indique attendre un nouveau recul de son Ebitda récurrent au premier trimestre.
La production de polyamides, principale division de Rhodia, fournisseuse notamment des marchés de l'automobile ou des composants électroniques, a le plus souffert de la crise. Son chiffre d'affaires en 2008 a reculé de 9,4% à 1,79 milliard d'euros, avec un effondrement de 31% du volume des ventes au quatrième trimestre.