Novartis cède 2,47% à 45,84 francs suisses après avoir annoncé que les effets de change auraient des conséquences négatives sur ses résultats du premier trimestre 2009. Mardi, lors de l'assemblée générale des actionnaires, le laboratoire pharmaceutique suisse a expliqué que ses résultats net et opérationnels accuseraient un impact négatif à hauteur de 8% à 10% en raison notamment du la robustesse du dollar. Par ailleurs, le P-DG Daniel Vasella a prévenu ses actionnaires que le secteur pharmaceutique n'était pas immunisé contre la crise économique. Cheuvreux a confirmé son opinion négative.
Au quatrième trimestre 2008, l'impact négatif des changes était de 6,5% et devait être significativement plus important au premier trimestre, a commenté le broker. En conséquence, poursuit-il, cette annonce de Novartis n'est pas une surprise.
En revanche, souligne le bureau d'études, la hausse des dépenses en marketing et en l'investissement en recherche et développement (R&D) dans le pharmacie pourrait être une information un peu plus négative dans la mesure où la plupart des analystes anticipaient une stabilité de ces dépenses au premier trimestre 2009.
En attendant, le consensus sur Novartis est désormais retombé au niveau du sien, remarque Cheuvreux. Le risque d'une mauvaise surprise liée aux résultats semble donc limité. L'analyste a réitéré son opinion de Sous-performance et son objectif de cours de 55 francs suisses.
Par ailleurs, ce matin, la presse helvétique souligne que les actionnaires du groupe bâlois ont refusé le principe d'un vote consultatif sur les salaires des hauts-dirigeants de Novartis. Comme le rappelle "La Tribune de Genève", le P-DG Daniel Vasella détient la palme du dirigeant le mieux payé de Suisse. Selon le rapport annuel du groupe le Fribourgeois d'origine grisonne aurait ainsi empoché plus de 20 millions de francs en 2008, soit 20,6% de plus qu'en 2007.
Mais le quotidien suisse souligne que ce montant passe du simple au double si l'on se fie aux calculs d'Ethos. La fondation genevoise, qui se base notamment sur la valeur de marché (et non fiscale) des actions et obligations perçues par le P-DG, conclut elle à un montant de près de 40 millions de francs. "Une somme qui donne le vertige à l'heure où les errances d'UBS soulèvent l'indignation du pays", écrit la journaliste.
Selon elle, les excellents records de Novartis, qui bouclaient sur un bénéfice et un chiffre d'affaires records en 2008 et le dividende en hausse de 25% à deux francs, auront certainement contribué à la docilité des actionnaires...
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.