Akzo Nobel cède 0,32% à 28,88 euros. Ce n'est que peu cher payé au regard de la situation actuelle et des perspectives du groupe chimique. Frappé par la crise, le leader mondial de la peinture accuse une perte annuelle de plus d'un milliard d'euros liée à la dépréciation de la valeur des actifs de son concurrent britannique ICI, acheté au prix fort en 2007. Malgré tout, le groupe a confirmé son objectif moyen terme, mais au prix d'un double sacrifice : vis-à-vis des actionnaires en supprimant les rachats d'actions et surtout des salariés qui devront supporter de nouvelles fermetures d'usines.
Ce matin, Akzo Nobel a fait état d'une perte nette annuelle de 1,086 milliard d'euros, contre un bénéfice de 595 millions d'euros en 2007. Au quatrième trimestre, le groupe chimique accuse une perte d'1,486 milliard d'euros en raison d'une dépréciation de survaleur (goodwill) de 1,2 milliard d'euros liée au rachat d'ICI. En 2007, le groupe avait enregistré un profit de 56 millions d'euros.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net a reculé de 38% à 121 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 3,56 milliards d'euros, en baisse de 3%. Des analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient au quatrième trimestre sur un bénéfice net de 96 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros (+1,5%).
Dans un communiqué, le directeur général Hans Wijers a annoncé que la forte dégradation de l'activité observée au quatrième trimestre persistait en 2009. Il s'attendait en conséquence à une année 2009 éprouvante. Pour y faire face, le géant de la peinture a promis des mesures de restructuration plus vigoureuses.
Ainsi, Hans Wijers entend réaliser au moins 100 millions d'euros d'économies supplémentaires grâce à des suppressions de postes pour les deux tiers. Le dirigeant a également annoncé des fermetures prochaines de sites, notamment au sein de la division Peintures décoratives en Europe continentale.
Par ailleurs, Akzo Nobel abandonne son programme de rachat de titres. Il devait encore en acquérir pour 1,6 milliard d'euros.
Grâce à ces efforts, le néerlandais envisage toujours d'atteindre son objectif de marge d'Ebitda de 14% à la fin 2011.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
goodwill ou survaleur : Ecart positif entre la valeur d'acquisition d'un actif et sa valeur comptable.
Lors de la prise de contrôle d'une société par une autre, l'acquéreur paye en général un prix supérieur à la valeur des capitaux propres : cet écart est appelé la survaleur. Il correspond en général à des éléments immatériels, comme la marque, qu'on évalue subjectivement.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un ENVIRONNEMENT extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.