L'Etat américain a dévoilé aujourd'hui un nouveau pan de son plan de soutien au secteur financier, peu après la parution de rumeurs de presse indiquant que Washington pourrait monter fortement au capital de Citigroup (+ 7,69% à 2,10 dollars). Le gouvernement a promis aujourd'hui de fournir davantage de capitaux aux banques si les capitaux privés se révélaient insuffisants. Washington a par ailleurs averti que l'aide financière de l'Etat se ferait sous forme d'actions préférentielles obligatoirement convertibles.
«Le gouvernement américain soutient fermement le système bancaire dans cette période de tensions économiques, pour s'assurer qu'il pourra assurer sa fonction-clé qui consiste à fournir du crédit aux ménages et aux commerces», ont déclaré les pouvoirs publics.
Le gouvernement cherchera dans un premier temps à s'assurer que les banques disposent des capitaux et des liquidités dont ils ont besoin pour accorder des crédits en vue de restaurer la croissance économique. Les ressources des banques devraient ainsi être examinés dès cette semaine.
Les déclarations des pouvoirs publics surviennent quelques heures après la parution dans le Wall Street Journal de rumeurs évoquant une montée au capital de l'Etat fédéral dans Citigroup. Le gouvernement pourrait détenir jusqu'à 40% de la banque américaine, précise le quotidien, qui souligne toutefois que les discussions pourraient ne pas aboutir.
Une telle manoeuvre accorderait à Washington une très grande influence sur la banque, dont le titre accusait une chute de plus de 22% vendredi à la clôture.
Selon les informations de la presse américaine, l'Etat transformerait ses actions préférentielles en actions ordinaires. Les actionnaires, qui craignaient un effet de dilution, semblent rassurés sur ce point. De plus, la montée au capital de Washington atténuerait les incertitudes qui entourent actuellement le dossier.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.