Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a appelé samedi dans la presse à une aide internationale pour sauver les usines automobiles Opel en Europe.
"Il faut agir au niveau international et européen afin de préserver de façon durable les emplois à Rüsselsheim, Kaiserlautern, Bochum et Eisenach", a affirmé le ministre au quotidien Rheinische Post parlant des principaux sites de production d'Opel en Allemagne.
"Il faut voir plus loin que son propre clocher. Aucune usine automobile n'est capable de survivre seule, en Allemagne ou ailleurs", selon le ministre social-démocrate et rival de la chancelière Angela Merkel aux prochaines élections en septembre.
Opel, filiale du constructeur américain General Motors, tous deux touchés de plein fouet par la crise économique, pourrait être en faillite dès mai ou juin à moins de recevoir une aide publique, affirme pour sa part samedi le quotidien Bild.
Opel, comme ses concurrents, subit la chute des ventes de voitures, notamment en Europe, son principal marché. Mais il est aussi victime des immenses difficultés de sa maison mère qui n'évite la faillite que grâce à l'aide du gouvernement américain.
Selon la presse allemande, Opel aurait besoin de garanties publiques bien plus élevées qu'attendu.
Le gouvernement chiffre désormais à 3,3 milliards d'euros le besoin en liquidités d'Opel, selon le magazine Spiegel et le quotidien Bild.
Il était question jusqu'à présent de garanties publiques de 1,8 milliard.
Par ailleurs, en raison de pertes escomptées jusqu'en 2011, Opel aurait besoin de 1,1 milliard en fonds propres, selon Bild.
Opel avait réagi vendredi en publiant une déclaration, qui n'infirmait ni ne confirmait les chiffres avancés dans la presse.
Mais le constructeur a implicitement admis avoir besoin davantage de soutien, en rappelant que les conditions se sont dramatiquement détériorées sur les marchés depuis le mois de novembre, date à laquelle il avait fait sa première demande de garanties.
"Il est de la responsabilité de la direction d'Opel de dresser un portrait réaliste et de prendre en compte les changements sur les marchés européens dans le cadre de la demande de garanties publiques", selon le communiqué.
Le ministre allemand de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg avait affirmé lundi, en marge d'une rencontre avec le ministre français chargé de la relance, Patrick Devedjian, qu'une "course protectionniste aux subventions entre la France et l'Allemagne porterait préjudice à l'Europe" et "qu'aucun Etat nation ne doit céder à la tentation de ne regarder que son marché intérieur".
"Je plaide pour une concurrence loyale et une action européenne coordonnée contre la crise", avait encore indiqué M. zu Guttenberg, annonçant que la France et l'Allemagne allaient mettre en place "un échange d'informations renforcé", notamment dans le secteur automobile
Paris avait suscité l'irritation de la Commission et de certains pays européens, Allemagne en tête, en annonçant des prêts de six milliards d'euros à taux préférentiels pour Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d'engagements sur le maintien de la production en France.