Tout semblait réglé : hier, UBS (- 16,33% à 10,72 francs suisses) annonçait un accord avec les autorités américaines, selon les termes duquel la banque suisse acceptait de livrer l'identité des clients qu'elle avait aidés à échapper au fisc. En échange de cette liste de 250 à 300 personnes, et du versement de 780 millions d'euros, la justice américaine devait cesser toute poursuite contre UBS. Mais voilà : le fisc américain, l'Internal Revenue Service, réclame désormais des informations concernant 52 000 comptes secrets détenus par des ressortissants américains.
L'IRS a ainsi intenté une action civile auprès du tribunal fédéral de Floride, demandant l'exécution judiciaire d'une assignation civile signifiée à UBS en juillet dernier.
De son côté, UBS a déclaré qu'elle comptait contester cette demande devant la justice américaine. La banque helvétique a dit vouloir «contester vigoureusement l'exécution de cette assignation dans la procédure civile en vertu des termes de l'accord de poursuites différées conclu le 18 février».
La crise qui se joue entre UBS et Washington menace de plus en plus le traditionnel secret bancaire suisse. Hier, déjà, les concessions accordées par UBS à la justice américaine, étaient qualifiées de «capitulation» par la presse nationale.
Cette situation pourrait se révéler catastrophique pour le pays selon certains observateurs, alors que le secteur bancaire reste la première industrie du pays.