Nestlé gagne 6,43% à 39,40 francs suisses, porté par des résultats considérés comme solides en temps de crise. Le premier producteur mondial de denrées alimentaires a vu son bénéfice net annuel bondir de 69,4% à 18 milliards en 2008, dopé par la plus-value de 9,2 milliards de francs suisses résultant de la vente de 24,8% d'Alcon à Novartis. La croissance organique a atteint 8,3% après 7,4%, soit légèrement mieux que les 8,2% prévus par les marchés. Le chiffre d'affaires a progressé de 2,2% à 109,9 milliards de francs suisses, légèrement en-dessous du consensus de 110,5 milliards.
Le groupe agroalimentaire a été porté par les activités alimentation et boissons. Nestlé Waters reste la seule division à enregistrer une croissance organique en baisse de 1,6%.
"Dans l'ensemble, la performance est meilleure que prévu, surtout après les mauvais chiffres des concurrents", a commenté Jon Cox, analyste chez Kepler Capital Markets cité par Reuters.
"Nous pensons que Nestlé sera une nouvelle fois l'une des entreprises de l'industrie à la croissance la plus rapide en 2009, en ligne avec le modèle établi de longue date", a déclaré l'administrateur délégué Paul Bulcke, cité dans le communiqué. Le directeur financier James Singh a précisé lors d'une conférence de presse que le groupe allait poursuivre les réductions de coûts en 2009, en soulignant que l'année en cours risquait d'être difficile pour la division nutrition, de nature cyclique.
En 2009, Nestlé s'est toutefois engagé à réaliser une croissance organique "s'approchant de 5%".
Le géant suisse s'est également exprimé concernant L'Oréal, dont il détient un peu moins de 30%, en indiquant qu'il conserverait l'intégralité de ses actions "au moins jusqu'au 29 avril 2009", date de l'expiration du pacte d'actionnaire du groupe français de cosmétiques.
M-L.H.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
En France, et pour la première fois depuis de nombreuses années, les volumes vendus des produits de grande consommation ont fléchi depuis début 2008. Cette évolution n'est plus compensée par la progression des ventes en valeur, autorisée par les innovations des industriels et la demande des consommateurs pour certains produits de qualité. Les ménages se tournent plutôt vers les marques de distributeurs (MDD), qui ne cessent de grignoter des parts de marché. Les grandes marques réagissent en cherchant à consolider leur référencement chez les hard-discounters (Lidl en distribue ainsi aujourd'hui près de deux cents) ou en développant des produits de base (Danone a par exemple lancé un pack de 6 yaourts vendus à 1 euro). Se distinguer des MDD est néanmoins vital. Si Danone compte adapter ses produits à l'évolution du pouvoir d'achat, il continuera, dans le même temps, à soutenir ses marques en focalisant ses efforts sur l'innovation, la communication et la publicité.