Schneider Electric gagne 3,56% à 53,97 euros, après avoir affiché sa confiance face à la crise. Le groupe a réalisé en 2008 un résultat net part groupe en hausse de 6,3% à 1,682 milliard d'euros. Le bénéfice net par action s'est élevé à 7,02 euros, soit une progression de 4%.La marge ebita a progressé de 0,2 point, pour atteindre le niveau record de 15%, dans la fourchette haute des objectifs du programme new. Cette amélioration de la rentabilité a été tirée par la région Asie-Pacifique, avec une marge en hausse de 2,3 points, mais également par l'Europe et le reste du monde.
Le numéro un français de la construction électrique et des automatismes a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 18,311 milliards d'euros, en hausse de 6,6%, à périmètre et taux de change constants. Ce résultat est globalement en ligne avec les attentes, puisque le consensus Reuters tablait en moyenne sur 18,285 milliards d'euros.
En revanche, au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires a reculé de 0,4%, en particulier en Amérique du Nord, "reflet de la dégradation rapide de l'ENVIRONNEMENT économique vers la fin de l'année", selon Schneider.
Le groupe s'est montré particulièrement optimiste, malgré les conditions économiques difficiles. "Schneider Electric s'appuiera sur son nouveau programme d'entreprise ONE qui couvre la période 2009-2011 pour poursuivre sa transformation stratégique dans les années à venir", a déclaré le président du directoire Jean-Pascal Tricoire dans le communiqué de résultats.
"Nos priorités sont d'atteindre NOS objectifs en matière d'efficacité et d'adapter notre structure de coûts face à l'évolution de l'environnement, ce malgré une visibilité réduite sur les perspectives mondiales à court terme. Forts d'un bilan solide et d'un modèle d'entreprise résistant, nous sommes confiants en la capacité de Schneider Electric à sortir de cette période de ralentissement avec une position concurrentielle renforcée", a ajouté la direction.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Issu du rachat des fonderies du Creusot par la famille Schneider au XIXe siècle, Schneider Electric est l'un des plus anciens fleurons industriels français. Aujourd'hui, le groupe est spécialisé dans la production et la vente d'équipements pour la distribution électrique moyenne et basse tension et les automatismes industriels.
Le chiffre d'affaires est réparti entre trois activités :
-Distribution électrique (57%) : disjoncteurs, interrupteurs, prises, systèmes de contrôle d'éclairage et de chauffage, etc.
- Automatismes et Contrôle (29%) : produits de contrôle et d'alimentation des équipements industriels, produits d'automatisation, capteurs et détecteurs, automatismes pour bâtiments...
- Energie sécurisée (14%) : systèmes de sécurité, alimentations électriques sécurisées.
Présent dans 102 pays, Schneider Electric emploie plus de 120 000 personnes.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Fort d'une situation financière saine, Schneider Electric dispose d'une très bonne capacité à maintenir ses marges et à dégager régulièrement du cash, même en période difficile.
-Le groupe ne cesse de se développer dans de nouveaux métiers en plein essor qui présentent des marges élevées et sont moins dépendants des cycles économiques, comme la sécurisation énergétique.
- Schneider jouit de l'une des meilleures expositions du secteur aux marchés émergents (32% de l'activité), qui représentent un réservoir de croissance important (Chine, Asie, Europe de l'Est).
- Le groupe étudie un plan stratégique visant à faire progresser la marge d'exploitation en réduisant les coûts de structure.
Les points faibles de la valeur
-Schneider Electric reste une valeur cyclique, avec 69% de son chiffre d'affaires exposé à l'industrie et à la construction et 28% du CA exposé aux Etats-Unis.
-En raison d'un cycle d'activité court, le carnet de commandes du groupe ne représente qu'un à deux mois de ventes, ce qui renforce le manque de visibilité.
- La baisse du dollar face à l'euro et la hausse des prix des matières premières est pénalisante.
- Une baisse du cours de l'action pourrait fragiliser le groupe face à une tentative d'OPA à bon compte sur son capital, qui est extrêmement fragmenté.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les principaux marchés de Schneider Electric sont l'Amérique du Nord et l'Europe. La conjoncture économique de ces régions influence donc l'évolution du titre.
- On s'intéressera également aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique) semble prometteur.
- La question d'une éventuelle diversification du groupe se pose dans la mesure où Schneider Electric ne peut guère effectuer de grands achats sur son métier actuel pour des raisons de concurrence.
-Le groupe fait régulièrement l'objet de rumeurs d'OPA de la part d'ABB.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Les industriels interrogés par l'Insee annoncent une baisse de 3% à 4% de leurs investissements en 2009. Le secteur des biens d'équipement souffrira donc certainement l'année prochaine. Pour le moment, les pme de la mécanique attendent avec impatience l'application de la loi sur les délais de paiement, dès le mois de janvier 2009, qui leur permettra de conforter leur trésorerie. Selon la Loi de modernisation de l'économie, elles pourront être payées par leurs clients dans un délai de 60 jours - délai qui reste d'ailleurs au-delà du délai de référence de 30 jours fixé par la directive européenne. Considérant que la longueur excessive des délais de paiement est la première cause de défaillances d'entreprises en France, la Fédération des industries mécaniques, composée essentiellement de PMI, soutient sans restriction cette loi.