BNP Paribas a essuyé une perte nette de 1,366 milliard d'euros au quatrième trimestre et un bénéfice net de 3,021 milliards d'euros en 2008, conformément à ce qui avait été annoncé fin janvier. La banque avait enregistré un bénéfice d'un milliard au quatrième trimestre 2007 et de 7,822 milliards en 2007. Sur les trois derniers mois de l'année 2008, BNP Paribas a été victime des pertes avant impôt de 2,068 milliards de son activité de banque de financement et d'investissement.
Le groupe a précisé que cette activité a enregistré « au mois de janvier une activité de clientèle soutenue et a réalisé une très bonne performance ».
Au quatrième trimestre, le revenu net bancaire a chuté de 29,9% à 4,850 milliards d'euros, tandis que le coût du risque a été multiplié par 3,4 à -2,552 milliards d'euros.
En commentant ces résultats, Baudouin Prot, Administrateur Directeur Général, a déclaré : « En 2009, BNP Paribas développe ses activités au service du financement de l'économie réelle, notamment en France, tout en poursuivant activement son adaptation, déjà engagée, à un ENVIRONNEMENT qui va rester très difficile : réduction des risques de marché et des actifs pondérés, renforcement du capital par la génération de résultats et le plan français de soutien à la croissance, stabilisation de la base de coûts, proactivité dans la gestion des risques ».
Concernant sa solidité financière, BNP Paribas annonce un ratio Tier 1 de 7,8% au 31 décembre 2008. Il atteint 8,4% avec la deuxième tranche du plan français de soutien à l'économie.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
tier 1 / tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Présent dans plus de 85 pays, BNP Paribas compte 161 000 collaborateurs, dont 126 000 en Europe.
Le groupe exerce son activité dans trois grands domaines : la banque de détail qui représente 50% de l'activité du groupe, la banque de financement et d'investissement (28%) et enfin la gestion d'actifs (18%), la banque privée et les assurances.
En juillet 2006, BNP Paribas a pris le contrôle de la sixième banque italienne, Banca Nazionale del Lavoro (BNL), dans le cadre d'une offre amicale de près de 9 milliards d'euros. BNP Paribas compte sur un total de 480 millions d'euros de synergies. La banque a racheté Dexia banque privée France afin d'asseoir sa position de leader. Elle poursuit par ailleurs sa politique de développement dans les pays émergents avec la signature de plusieurs accords.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- BNP Paribas présente une allocation de fonds propres relativement équilibrée et diversifiée.
- Les pôles de banque de financement et d'investissement et la gestion d'actifs, qui représentent - BNL compris - 41 % de l'activité, restent à une place satisfaisante dans les revenus du groupe : leur croissance organique est plus rapide que celle de la banque de détail.
- Les services financiers et la banque de détail à l'international, en particulier en Asie, un marché plus épargné par la crise actuelle des liquidités, sont devenus le principal moteur de croissance des revenus du groupe et le deuxième contributeur au résultat derrière la Banque de Financement et d'Investissement.
- BNP Paribas est le leader européen du crédit à la consommation, une activité très rentable.
- Le groupe maîtrise bien ses coûts.
Les points faibles de la valeur
- La valeur peut souffrir de la dégradation de l'économie française qui augmente le risque de défaut de crédit de la part des entreprises à qui la banque prête de l'argent. Le groupe ne réalise toutefois plus que 20 % de ses bénéfices dans la banque de détail en France.
- Le ralentissement économique aux Etats-Unis devrait conduire à des volumes plus faibles, des marges moins élevées et des risques plus importants. La logique d'un maintien aux Etats-Unis reste cependant intacte.
- La sensibilité aux marchés de capitaux via la banque de financement et d'investissement ainsi que l'accumulation d'actifs présente un risque pour le groupe.
- La banque pourrait pâtir de l'utilisation de l'excédent de capital, essentiellement via des acquisitions.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- BNP Paribas est une valeur financière. Elle est donc sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Les décisions de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne dans ce domaine sont à observer avec attention. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur la branche banque privée et la gestion d'actifs, ainsi que sur celle de la division banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Au titre de son activité de banque de détail, BNP Paribas est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs. Enfin, en raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
- Depuis 2006, la priorité va à l'intégration de la banque italienne BNL. La politique d'acquisition sera donc " plus ciblée".
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.