Société Générale a publié un résultat net part du groupe 2008 de 2,01 milliards d'euros comme la banque l'avait annoncé. Le résultat brut d'exploitation a atteint 6,338 milliards d'euros, en repli 21,9% à données constantes. Le produit net bancaire du groupe a reculé de 3,9% à près de 21,9 milliards d'euros. Au quatrième trimestre, le résultat net part du groupe s'est élevé à 87 millions d'euros à comparer avec un consensus Reuters de 122 millions. Le résultat brut d'exploitation a été multiplié par 4,4 à 1,526 milliard, soit légèrement mieux que le consensus Reuters de 1,437 milliard.
Au quatrième trimestre, la charge du risque s'est élevée à 97 points de base, soit 983 millions
d'euros. Sur l'année, elle s'établit à 66 points de base ou 2,655 milliards d'euros.
Sur les trois derniers mois de l'année, la banque de financement et d'investissement a dégagé un bénéfice net de 56 millions d'euros. Société Générale souligne que depuis le début de l'année 2009, les conditions de marché se caractérisent par une relative accalmie par rapport à l'ENVIRONNEMENT exceptionnellement défavorable du quatrième trimestre 2008, tant sur les marchés actions que sur les marchés de taux et du crédit. « L'activité client est marquée par une forte reprise des émissions obligataires et de certaines activités de financement sur lesquelles la Banque de Financement et d'Investissement a su se positionner », a précisé la société.
Commentant les résultats du groupe sur l'année, Frédéric Oudéa - directeur général - a déclaré : « Les résultats de Société Générale sur l'année 2008 témoignent de la capacité du Groupe à faire face à une crise financière et économique grave. Le groupe a engagé l'adaptation de ses métiers imposée par la crise. Il entame l'année 2009 conforté par une structure financière solide et avec l'ambition d'accompagner ses clients, tant en France qu'à l'étranger, comme il l'a fait tout au long de
l'année 2008 (avec une hausse de +9,2% de ses encours de crédit à l'économie française) et de tirer parti des opportunités qui lui seront offertes.»
Le groupe bancaire met en avant un ratio Tier One de 8,8% dont 6,7% de Core Tier One.
Le conseil d'administration a décidé de proposer à l'assemblée générale un dividende de 1,2 euro par action au titre de l'exercice 2008, correspondant à un taux de distribution de 36%. Une OPTION de paiement du dividende en action a été prévue.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
ACTIVITE DE LA SOCIETE
La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés.
Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position «frauduleuses» d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros.
La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Points forts de la valeur
- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %.
- Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer.
- Le titre est opéable.
- La banque est jugée bien capitalisée et son business mix est considéré comme solide dans l'environnement actuel, avec une gestion du risque efficace.
Points faibles de la valeur
- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne.
- Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France.
- Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers.
- Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts.
- Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail.
- La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur.
- En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.