Première (- 14,80% à 2,36 euros) mord la poussière à Francfort après avoir dévoilé des pertes plus lourdes que prévu au quatrième trimestre. Le groupe allemand de télévision à péage a en outre prévenu qu'il ne dégagerait pas un résultat opérationnel (EBITDA) et un cash flow positif sur une base annuelle avant 2011... Le point d'inflexion n'est pas attendu avant le quatrième trimestre 2010. Premiere a traversé une crise de liquidités qui a mis en péril son existence en 2008 et n'a d- son salut qu'à un accord de restructuration de sa dette avec ses banques et son principal actionnaire, News Corp.
Au quatrième trimestre, Première a multiplié ses pertes par près de cinq à 114,3 millions d'euros contre une perte de 23,5 millions d'euros, un an plus tôt. L'EBITDA est tombé dans le rouge à hauteur de 44,5 millions d'euros alors qu'il était positif de 13,5 millions d'euros au quatrième trimestre 2007. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne une perte de 41 millions d'euros.
Le groupe a essuyé ces lourdes pertes alors que son chiffre d'affaires a reculé de 10% à 236,1 millions d'euros. Premiere a également enregistré une érosion de sa base d'abonnés qui est passée à 2,40 millions d'abonnés contre 2,53 millions à fin 2007.
Cette année, le groupe allemand de télévision prévoit de dégager un cash flow compris entre -250 et 275 millions d'euros et d'afficher une perte opérationnelle significative. Son portefeuille d'abonnés devrait rester stable sur les six premiers mois de l'année avant de s'étoffer de nouveau.
Sur l'ensemble de l'année 2010, Premiere anticipe également un cash flow négatif et une perte opérationnelle. Toutefois, il prévoit d'atteindre l'équilibre sur une base mensuelle au quatrième trimestre 2010.
L'année 2011 marquerait le retour dans le vert des comptes de Premiere.
(C.F)
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Pour survivre, la presse écrite doit adopter un nouveau modèle économique. La diversification vers internet est une opportunité mais les revenus sont bien moindres. Selon le cabinet de conseil en stratégie OC&C Strategy Consultants, la presse économique française subirait un surcoût d'environ 300 millions d'euros par an du fait de charges d'impression et de distribution plus élevés qu'ailleurs. Selon ces estimations, la presse écrite payante française devrait globalement être déficitaire en 2010-2011. Le nouveau président de la Fédération nationale de la presse française (FNPF) a émis un ensemble de propositions pour sortir de cette situation. La réduction des coûts de production y figure au premier rang. Des interventions de l'Etat sont également demandées notamment en égalisant le taux de TVA pour le support papier, qui bénéficie d'un taux réduit de 2,1%, et la presse écrite en ligne, pour laquelle la TVA s'élève à 19,6%.