Le titre UBS faisait preuve d'une grande volatilité dans l'après-midi, et enregistrait une progression de 7,67% à 13,89 francs suisses malgré l'annonce de pertes de 20 milliards de francs suisses. Le cours de la banque suisse a connu un fort rebond à l'ouverture, avant de chuter jusqu'à atteindre 12,56 francs dans la journée. Le marché semble mitigé sur les résultats de l'établissement, qui a annoncé aujourd'hui avoir enregistré une perte nette de 8,1 milliards de francs suisses (5,4 milliards d'euros) au quatrième trimestre 2008.
Ce chiffre, qui tient compte d'un crédit d'impôt net de 1,73 milliard de francs, porte la perte nette sur l'ensemble de l'exercice à 19,69 milliards de francs suisses. Ces résultats, qui ont pulvérisé les chiffres de 2007 (la perte nette était ressortie à 5,2 milliards de francs suisses), dépassent les scénarios les plus pessimistes des analystes.
Les sorties nettes de capitaux ont atteint 58,2 milliards au quatrième trimestre et 27,6 milliards dans la gestion d'actifs sur les trois derniers mois de l'année, totalisant 226 milliards de francs sur l'année. Les analystes, de leur côté, anticipaient des chiffres de 26 et 25 milliards respectivement.
La banque fait toutefois état d'une accalmie au début 2009 : «les afflux d'argent frais dans les unités de gestion de fortune et de gestion d'actifs ont été positifs en janvier», avance UBS, qui dit toutefois rester prudente dans les perspectives à court terme.
La banque suisse prévoit de nouvelles réductions d'effectifs, et prévoit un passage de 77 000 à 75 000 employés d'ici au milieu de l'année. L'essentiel des réductions de postes devrait concerner la banque d'investissement. UBS prévoit de réduire le périmètre de cette activité, qui ne devrait plus compter que 15 000 employés à la fin de l'année, pour se recentrer sur sa banque privée. Investment Bank avait déjà fait les frais de plusieurs réductions d'effectifs successives.
A noter que la banque versera un bonus de 1,8 milliard de francs suisses à ses salariés.
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Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.