Barclays reste bien orienté dans l'après-midi à la bourse de Londres, avec une progression de 12,31% à 117 pence. Le groupe bancaire a présenté ses résultats 2008, avec un bénéfice net de 4,38 milliards de livres (5 milliards d'euros), en recul de 1% seulement par rapport à l'exercice 2007. Le bénéfice imposable a en revanche chuté de 14% à 6,077 milliards de livres. Cette chute s'explique par des pertes et dépréciations d'actifs de 8,05 milliards de livres.
Les éléments exceptionnels ont favorisé les comptes du groupe bancaire, avec notamment un gain d'acquisition de 2,26 milliards de livres lié au rachat des activités nord-américaines de Lehman Brothers.
Barclays avait alors réalisé une affaire juteuse en récupérant ces activités à bas prix suite à la faillite de la banque d'affaires américaine.
Côté prévisions, Barclays a estimé que 2009 constituerait une «nouvelle année difficile». Le groupe a dit attendre des pertes moins importantes sur le marché du crédit, mais anticipe une hausse des défauts de remboursement de prêts immobiliers sur plusieurs marchés, notamment le Royaume-Uni et l'Espagne.
Le groupe a par ailleurs déclaré qu'elle reprendrait le versement de dividendes à compter du second semestre 2009. Barclays devrait donner plus de détails sur le sujet à l'occasion de son assemblée générale d'avril.
Le ratio Tier 1 de Barclays atteignait par ailleurs 6,7% à la fin 2008, contre 5,1% un an plus tôt.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.