Swiss Re plongeait de 12,53% à 26,38 francs suisses dans la matinée après avoir annoncé ses prévisions de pertes et son intention de lever d'importants capitaux. Le réassureur suisse a voulu couper court aux rumeurs concernant ses comptes, et a dit tabler sur une perte nette d'un milliard de francs suisses sur l'exercice 2008. L'année précédente, le groupe avait enregistré un bénéfice de 4,2 milliards de francs. Le numéro deux mondial du secteur a par ailleurs fait part au marché de son intention de lever 5 milliards de francs de capitaux frais, dont 3 milliards provenant de Warren Buffet.
Swiss Re a notamment évoqué une perte non-réalisée «Mark to market» de 6 milliards de francs, comprenant des CDS structurés de 2 milliards de francs. Le ratio combiné s'est quant à lui détérioré à 97,4% après 90,2% un an plus tôt.
Le groupe a précisé que Warren Buffet investira 3 milliards de francs dans le groupe par l'intermédiaire de son fonds Berkshire Hathaway. Une opération qui se traduirait par un emprunt perpétuel convertible de 3 milliards avec coupon de 12% et un prix de conversion à 25 francs après trois ans. Si Berkshire Hathaway exerce les droits de souscription qui lui sont accordés, la participation du milliardaire américain pourrait passer à plus de 20% selon le directeur financier George Quinn.
Swiss Re a ajouté qu'il comptait abandonner ses activités Marchés financiers pour se recentrer sur la gestion d'actifs. Cette activité sera désormais responsable des revenus gérés par les activités de réassurances, a précisé le groupe.
Ces annonces n'empêchent pas Swiss Re de prévoir un dividende de 0,10 franc au titre de 2008.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ratio combiné : Le ratio combiné est une composante essentielle pour appréhender la performance des assureurs, puisqu'il mesure la rentabilité technique des activités d'assurance. Le ratio combiné s'obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d'affaires total. C'est donc le rapport entre les décaissements et les encaissements, uniquement au titre des opérations d'assurance. Si le ratio combiné dépasse 100 %, les dépenses sont supérieures aux recettes. L'assureur peut toutefois compenser ses pertes techniques par ses bénéfices financiers (produit de la gestion des capitaux disponibles entre le moment où sont encaissées les primes et celui où les éventuels sinistres sont indemnisés).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
L'assurance-crédit protège les entreprises du risque de défaillance de leurs clients. Elle couvre environ le quart du crédit inter-entreprise domestique, soit à peu près 320 milliards d'euros. La crise actuelle provoque le développement des défaillances d'entreprises, ce qui incite les assureurs-crédit, tels que la Coface, à réduire leurs engagements sur les sociétés jugées risquées. Or l'impact sur la santé des pme est négatif, voire fatal. Le gouvernement a donc adopté un plan de soutien à l'assurance-crédit à travers la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR), dont il est l'unique actionnaire. Cette société anonyme va intervenir pour maintenir la couverture des risques. Les encours garantis seraient maintenus, l'Etat prenant à sa charge la part refusée par l'assureur. Néanmoins la limite de ce plan réside dans le coût supplémentaire pour les plus petites entreprises puisque qu'elles devront d'abord payer un taux de surprime, lié à la garantie de l'Etat, de 1,2% des encours couverts, soit 0,4% du chiffre d'affaires. Cela correspond au double en moyenne du coût d'une assurance-crédit normale.