Les constructeurs automobiles japonais Mazda, Mitsubishi Motors et Subaru ont annoncé mercredi qu'ils allaient sombrer dans le rouge lors de l'exercice 2008-2009, qui s'achève le 30 mars, fortement malmenés par le yen fort et l'effondrement sans précédent du marché mondial.
La semaine dernière, le numéro deux japonais Honda avait pour sa part prévu de finir l'année légèrement dans le vert. Il est jusqu'à présent le seul constructeur nippon à se montrer aussi optimiste, alors que Toyota et Nissan doivent publier leurs comptes trimestriels vendredi et lundi respectivement.
Mitsubishi Motors a annoncé mercredi une perte nette de 4,8 milliards de yens (40 millions d'euros) sur la période d'avril à décembre, contre un bénéfice net de 21,7 milliards de yens un an plus tôt.
Le groupe a revu à la baisse ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice, tablant désormais sur une perte nette de 60 milliards de yens (500 millions d'euros) alors qu'il tablait auparavant sur un bénéfice net de 43 milliards.
Pour tenter de redresser la situation, Mitsubishi Motors a annoncé plusieurs mesures d'urgence, dont son retrait définitif des rallies automobiles, et notamment du Dakar qu'il a remporté 12 fois.
Mazda, de son côté, prévoit de terminer 2008-2009 sur une perte nette de 13 milliards de yens (108 millions d'euros), après une chute de 35,9% de son bénéfice net sur les neuf premiers mois de l'exercice. Il a confirmé qu'il allait se séparer d'ici fin mars de 1.300 employés sous contrat temporaire.
Enfin, Fuji Heavy Industries, constructeur des voitures de marque Subaru, a confirmé sa prévision de perte nette annuelle de 19 milliards de yens (158 millions d'euros) après être tombé dans le rouge sur les neuf premiers mois.
Les causes des déboires des trois constructeurs sont identiques: envolée du yen face au dollar et à l'euro ces derniers mois, qui s'ajoute à la dégringolade des ventes partout dans le monde pour cause de crise économique.
La situation est particulièrement difficile pour Mitsubishi Motors, dont les ventes mondiales ont chuté de 17% sur un an entre avril et décembre. Elles ont notamment dévissé de 22% en Amérique du Nord et de 19% au Japon.
Pour Mamoru Kato, analyste automobile au centre de recherche Tokai Tokyo, Mitsubishi Motors pourrait même voir "sa survie remise en question".
Cependant, "comme la défaillance d'un constructeur automobile serait néfaste pour le pays, des mesures seront prises pour le maintenir à flot", prédit-il, en pariant notamment sur un sauvetage par le conglomérat Mitsubishi Heavy Industries (MHI), son principal actionnaire.
"MHI le soutiendra mais Mitsubishi Motors devra chercher une alliance avec un groupe étranger", pronostique M. Kato.