En dévoilant des résultats et perspectives nettement inférieurs aux attentes, Roche (-7,81% à 149,90 francs suisses) ne pouvait que décevoir un marché habitué à commenter ses solides performances du groupe suisse, valeur type de fonds de portefeuille en raison de son exposition limitée aux génériques et son rendement honnête. En accusant une baisse de sa rentabilité liée aux investissements en R&D, le groupe montre qu'il se se soucie comme ses concurrents de l'avenir de son portefeuille de produits. Il démontre surtout l'urgence de prendre le contrôle total de sa filiale américaine Genentec.
Roche a vu ses ventes reculer de 1% en 2008 à 45,62 milliards de francs suisses. Son bénéfice net s'est contracté de 5% à 10,84 milliards de francs suisses pour un résultat opérationnel (Ebit) en repli de 4% à 13,92 milliards.Le laboratoire bâlois a évoqué la cherté du franc suisse et la diminution de son produit financier. Selon le WestLB, la principal déception provient de la division Diagnostics, dont la rentabilité a chuté de plus de cinq points.
Roche a revu à la baisse ses prévisions pour l'année en cours. Le laboratoire bâlois anticipe désormais une croissance des ventes dans le milieu de la plage à un chiffre pour les deux divisions du groupe, contre une précédente estimation située en haut de sa fourchette. Mais, le groupe a indiqué qu'il reverrait ses objectifs une fois l'acquisition de la totalité de Genentech cible d'une OPA de 42,1 milliards de dollars.
Dans l'attente de davantage de précisions, WestLB a décidé de placer sous-revue son suivi du titre.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.