Vodafone s'adjuge 6,7% à 136,95 pence après avoir relevé ses prévisions annuelles grâce à l'impact positif sur ses comptes de l'affaiblissement de la livre sterling. L'opérateur télécoms a également dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes. « Notre performance sous-jacente a montré des tendances similaires à celles du trimestre précédent », a déclaré Vittorio Colao, directeur général du groupe. Ces deux bonnes nouvelles et ces commentaires dopent les valeurs télécoms en Europe.
En effet, certains investisseurs se demandent si le secteur des télécoms est toujours aussi défensif que par le passé, étant donné les profondes mutations qu'il a connu récemment. Les dépenses de communication ont ainsi pris plus de poids dans le budget des ménages. Malgré cette inquiétude, les opérateurs télécoms font partie des valeurs préférées des gérants d'actifs en ce début d'année 2009.
Pour l'exercice, clos fin mars, Vodafone vise désormais un free cash flow compris entre 5,5 et 6 milliards de livres, contre de 5,2 à 5,7 milliards auparavant, et un résultat opérationnel ajusté situé entre 11,5 et 12 milliards de livres, soit 500 millions de plus que précédemment. Le chiffre d'affaires est, lui, attendu entre 40,6 et 41,5 milliards de livres, à comparer avec un ancien objectif de 38,8/39,7 milliards de livres.
Au troisième trimestre, l'opérateur britannique a réalisé un chiffre d'affaires de 10,47 milliards de livres, en hausse de 14,3%. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 10,37 milliards de ventes. En données organiques, le chiffre d'affaires a reculé de 1%.
Le dynamisme des pays émergents d'Asie-Pacifique, du Moyen Orient, de l'Afrique et de l'Europe centrale, au coeur de sa stratégie de développement, n'a été suffisant pour compenser la croissance organique négative de l'activité en Europe. Cette zone géographique est encore de loin la plus importante pour le groupe.
Vodafone a souligné que son chiffre d'affaires « données » (e-mail, photo...) avait enregistré une croissance organique de 25,3% à 786 millions.
Le directeur général de l'opérateur, Vittorio Colao, a affirmé que « des progrès avaient été réalisés » en vue d'économiser un milliard de livres par an d'ici à l'exercice 2011. Ces réductions de coûts ont été annoncées en novembre lors de la publication de ses résultats annuels. A l'époque, l'opérateur télécoms a indiqué qu'il entendait donner la priorité à la rentabilité sur la croissance externe.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Les opérateurs télécoms sont confrontés à des investissements très lourds. Selon l'Idate, 300 milliards d'euros seront nécessaires pour remplacer le cuivre par de la fibre optique en Europe. Le Vieux Continent est déjà en retard dans le très haut débit. A la fin du premier semestre, seuls 580000 foyers européens en bénéficiaient, contre 2,9 millions d'Américains et 28 millions d'Asiatiques. Or, face à des conditions de financement qui se sont durcies, les intervenants vont éprouver des difficultés à engager les dépenses.