Le groupe nucléaire Areva va signer mercredi un protocole d'accord avec l?électricien public Nuclear Power Corporation of India (NPCIL) en vue de la construction "d'au moins deux" réacteurs nucléaires de 3e génération (EPR) en Inde.
Le protocole d'accord doit être signé par la présidente d'Areva Anne Lauvergeon à New Delhi vers 12H30 heure locale (8H00 à Paris), a précisé la porte-parole, qui a indiqué qu'il prévoyait l'ouverture de négociations en vue de la construction d'"au moins deux EPR".
D'après l'entourage de la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac, qui était dimanche à Bombay, le "nombre" de réacteurs concernés serait "important".
En septembre, Areva avait indiqué miser sur la livraison de deux EPR à l'Inde.
Le prix d'un EPR est évalué entre 4 et 6 milliards d'euros, selon les constructeurs (EDF, EON, etc.) et les pays. Areva n'a jamais donné d'estimation officielle de ce coût.
L'Inde compte actuellement 17 réacteurs nucléaires en activité, qui fournissent environ 2,5% de l'électricité du pays, selon le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). Le gouvernement veut porter la part du nucléaire à 25% d'ici à 2050, afin de réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole.
La 10e puissance économique mondiale, troisième pollueur de la planète et qui importe 70% de ses besoins en pétrole, veut 60.000 mégawatts supplémentaires d'énergie nucléaire, soit 100 milliards d'euros d'investissements dans les quinze ans à venir, dont 20 milliards d'euros de contrats potentiels pour les groupes français.
L'Inde et la France ont signé en septembre un accord de coopération nucléaire civile, "base d'une coopération bilatérale élargie dans le domaine de l'énergie et de la recherche".
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le Groupe des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG) ont levé en juillet et septembre un embargo international sur le nucléaire civil imposé depuis 34 ans à l'Inde.
L'embargo avait été imposé à cette puissance atomique militaire, qui refuse de signer le Traité de non-prolifération (TNP), après ses essais de 1974.