(AOF / Funds) - Il serait «extrêmement compliqué» de mettre en place une seule 'bad bank' en zone euro, estime Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management. Dans le cadre d'une conférence téléphonique, il revenait sur les rumeurs de presse selon lesquelles une structure de défaisance, qui récupérerait un certain nombre d'actifs toxiques, pourrait être mise en place en Allemagne, voire en zone euro. «L'idée progresse en Europe» , a-t-il déclaré.
Selon lui, la difficulté de la mise en place par la BCE d'une 'bad bank' unique serait liée au fonctionnement à deux vitesses de la zone euro. «On a d'un côté les pays 'core' (Allemagne, France, Belgique, Pays-Bas) et de l'autre des pays à la situation plus fragile (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne).» Or, en ces temps de crise, les pays 'core' ne veulent plus aujourd'hui être les forces dynamiques de la zone euro, observe l'analyste. «On imagine mal que ces pays acceptent de prendre en charge les problématiques liées aux autres membres de la zone euro» à travers la mise en place d'une 'bad bank' unique, résume-t-il.
M. Waechter souligne par ailleurs que la question de la valorisation des actifs pose un problème important. «La problématique, c'est de savoir comment valoriser les actifs qui passeront des banques à cette structure de défaisance», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il n'existait pas de solution à l'heure actuelle. «De nombreux actifs sont fondés sur le prix de l'immobilier. Les prix continuant de baisser, la valeur des actifs est affectée», a-t-il mis en garde.