Ford (-3,45% à 1,96 dollar) a enregistré une perte de 5,88 milliards de dollars au quatrième trimestre, ou 2,46 dollars par action, contre 3,06 milliards ou 1,13 dollar par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le déficit a atteint 3,27 milliards de dollars ou 1,37 dollar par action. Le consensus Reuters attendait seulement une perte de 1,23 dollar par action. Malgré ces résultats décevants, le constructeur automobile a affirmé qu'il disposait de suffisamment de liquidités (24 milliards de dollars) pour financer sa restructuration sans faire appel aux fonds publics.
Au quatrième trimestre (le troisième trimestre consécutif de déficit), le groupe américain a pourtant consommé 5,5 milliards de dollars de trésorerie pour ses activités automobiles.
"Comme l'ensemble de l'industrie automobile, Ford a d- faire face à un extraordinaire ralentissement de tous les marchés mondiaux au quatrième trimestre qui a clairement impacté NOS résultats", a expliqué Alan Mulally, le PDG du groupe.
Ford Motor a indiqué qu'il aurait recours à des lignes de crédit disponibles d'un montant global de 10,1 milliards de dollars en raison de l'instabilité des marchés de capitaux. " Je crois qu'il s'agit de loin de la période la plus volatile que nous ayons jamais connue", a estimé le directeur financier Lewis Booth au cours d'un point presse. Il a indiqué qu'il s'attendait à ce que le marché automobile américain se redresse au cours de la seconde moitié de l'année, tout en ajoutant qu'il ne percevait aucun signe d'amélioration pour l'instant.
Pour faire face à la baisse de la demande mondiale, le groupe va également poursuivre ses réductions de coûts. Quelque 1 200 emplois seront ainsi supprimés au sein de la filiale financière Ford Credit aux Etats-Unis, soit 20% des effectifs.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.