Le titre Swiss Re est sévèrement attaqué à la bourse de Zurich, avec des pertes de 15,93% à 28,08 euros. Depuis le début de l'année, le réassureur a perdu plus de 40% de sa valeur. Le cours fait aujourd'hui les frais de rumeurs de nouvelles dépréciations potentielles liées à des emprunts de mauvaise qualité. Swiss Re, qui a enchaîné jusqu'à aujourd'hui dix séances consécutives orientées à la baisse, serait sur le point de connaître des pertes majeures sur son portefeuille d'investissements.
Le groupe aurait couvert un assureur britannique en défaut de paiement, selon les informations de Reuters. La filiale financière de Swiss Re inquiète également le marché : selon un trader cité par le Wall Street Journal, cette filiale a entraîné de fortes pertes par le passé, et pourrait bien causer de nouvelles pertes.
A noter que le plongeon boursier de Swiss Re n'est pas isolé : l'ensemble du secteur est mis à mal en raison de rumeurs de problèmes financiers concernant l'assureur allemand Hannover Leben. Le démenti de VHV, la maison-mère de la société d'assurance, n'a pas suffi à rassurer le marché. VHV a déclaré que Hannover Leben ne connaît «définitivement pas» de problèmes financiers.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
L'assurance-crédit protège les entreprises du risque de défaillance de leurs clients. Elle couvre environ le quart du crédit inter-entreprise domestique, soit à peu près 320 milliards d'euros. La crise actuelle provoque le développement des défaillances d'entreprises, ce qui incite les assureurs-crédit, tels que la Coface, à réduire leurs engagements sur les sociétés jugées risquées. Or l'impact sur la santé des pme est négatif, voire fatal. Le gouvernement a donc adopté un plan de soutien à l'assurance-crédit à travers la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR), dont il est l'unique actionnaire. Cette société anonyme va intervenir pour maintenir la couverture des risques. Les encours garantis seraient maintenus, l'Etat prenant à sa charge la part refusée par l'assureur. Néanmoins la limite de ce plan réside dans le coût supplémentaire pour les plus petites entreprises puisque qu'elles devront d'abord payer un taux de surprime, lié à la garantie de l'Etat, de 1,2% des encours couverts, soit 0,4% du chiffre d'affaires. Cela correspond au double en moyenne du coût d'une assurance-crédit normale.