Fiat (-12,47% à 3,90 euros) s'est montré extrêmement pessimiste lors de la publication de ses résultats annuels, entraînant dans sa chute l'ensemble des valeurs d'un secteur automobile européen déjà sinistré. Le constructeur de Turin prévoit une baisse d'environ 20% de la demande mondiale pour ses produits en 2009, avec un premier trimestre annoncé comme "particulièrement difficile". En conséquence, le groupe italien table désormais sur un bénéfice d'exploitation 2009 de plus d'un milliard d'euros, contre 4,3 à 4,5 milliards d'euros attendus précédemment.
Ce matin, Fiat avait fait l'objet de rumeurs de presse. Selon le quotidien La Reppubblica, la holding Exor, qui contrôle les 30% de la famille Agnelli au sein de Fiat, envisagerait une augmentation de capital d'environ deux milliards d'euros pour le groupe, dans la perspective d'une alliance avec PSA Peugeot Citroen. Interrogé par Reuters, un porte-parole de PSA avait déclaré que la priorité allait à la gestion de crise et qu'il n'avait aucun commentaire à faire sur un éventuel rapprochement avec le constructeur italien.
Réagissant à ces informations, Cheuvreux a estimé qu'une alliance stratégique entre Fiat et PSA serait intéressante à long terme. En effet, un tel rapprochement entraînerait notamment une forte exposition des deux groupes aux pays émergents, en particulier à l'Amérique du Sud où Peugeot est faible actuellement.
Le broker ajoute que Fiat est en meilleure position que Peugeot pour négocier, en particulier après son deal avec Chrysler, dont il doit prendre 35% du capital.
En outre, l'analyste rappelle que le constructeur italien résiste beaucoup mieux à la crise que Peugeot, actuellement en cruel manque de cash et suspendu à une aide de l'Etat.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.