
Le vice-président de Fiat et représentant de la famille Agnelli, John Elkann, a confirmé mardi que le groupe automobile italien discutait avec l'américain Chrysler, alors que selon la presse un partenariat doit être conclu entre les deux constructeurs.
Le fait que "nous en parlions n'est pas un mystère, et cela fait un moment que nous en parlons", a commenté John Elkann, interrogé sur ces informations par les agences Ansa et Radiocor.
Il s'agit de la première confirmation des discussions entre les deux poids-lourds du secteur automobile, un secteur particulièrement touché par la crise.
"Nous n'avons pas encore communiqué. Jeudi, il y a le conseil d'administration (de Fiat, ndlr). Chaque chose en son temps", a ajouté John Elkann.
Cette annonce est intervenue alors que le titre du géant italien de l'automobile a été suspendu mardi matin à la Bourse de Milan dans l'attente d'un communiqué.
Lundi, le magazine spécialisé Automotive News Europe a affirmé que le groupe automobile était en négociations avec l'américain Chrysler pour former un partenariat stratégique.
Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier, Fiat prendrait dans ce cadre une participation de 35% au capital de Chrysler et disposerait d'une option pour la porter à terme à 55%.
Le fonds Cerberus, qui détient actuellement 80,1% de Chrysler, conserverait une participation.
Selon Automotive News Europe, Fiat recevrait cette part en échange de l'accès donné à Chrysler à ses technologies de véhicules de petite et moyenne catégorie afin que Chrysler puisse "rapidement bâtir une nouvelle série complète de véhicules à traction avant et à faible émission" de dioxyde de carbone.

Ce partenariat permettrait aussi à Fiat d'avoir accès aux usines et au réseau de distribution de Chrysler en Amérique du Nord, afin de pouvoir produire sur place et commercialiser sa marque Alfa Romeo et sa Fiat 500, tandis que Chrysler aurait accès au réseau de distribution de Fiat en Europe et en Amérique latine.
Le patron exécutif de Fiat, Sergio Marchionne, avait expliqué début décembre que la seule solution pour faire face à la crise, pour son groupe comme pour tous les constructeurs, était de nouer des alliances ou des mariages.
Les deux partenaires attendraient de leur partenariat entre trois et quatre milliards de dollars d'économie, selon le Wall Street Journal.
Tout juste renfloué par l'Etat fédéral américain, Chrysler, le plus petit des trois constructeurs de Detroit, est aussi considéré comme le plus fragile.
En dépit des 4 milliards de dollars reçus des pouvoirs publics (5,5 milliards en y ajoutant l'argent reçu par sa filiale financière), le groupe a reconnu qu'il allait avoir besoin d'argent supplémentaire. Or, il doit faire la preuve qu'il est économiquement viable d'ici la fin mars sous peine d'avoir à rembourser les fonds reçus.
Sa situation est d'autant plus difficile que les modèles qui ont fait sa force, de type 4x4 et "pick-up", ne correspondent plus à la demande.