Le titre Royal Bank of Scotland s'est effondré en bourse, plongeant de 67,72% à 11,2 pence. Les investisseurs ont déserté la valeur après la parution d'un communiqué de la banque selon lequel les pertes de l'établissement pourraient atteindre jusqu'à 28 milliards de livres sterling (31 milliards d'euros environ) avec la dégradation de la crise du crédit. Une perte d'une telle ampleur n'a encore jamais été connue outre-Manche. Si ces chiffres étaient confirmés, ils dépasseraient largement la perte de 22 milliards de livres annoncée par Vodafone en 2006.
Le plus grand établissement contrôlé par le gouvernement britannique a dit tabler sur une perte attribuable comprise entre 7 et 8 milliards de livres avant dépréciations exceptionnelles.
Or, ces dépréciations pourraient atteindre 20 milliards d'euros selon la banque d'Edinburgh. L'essentiel de ces dépréciations serait lié à la vente de la participation de Fortis dans ABN Amro à l'Etat néerlandais. «La dislocation du marché du crédit et les difficultés de l'économie mondiale continuent à affecter violemment RBS», a déclaré Stephen Hester, le PDG de l'établissement, cité par l'agence Bloomberg.
RBS a été gravement pénalisée depuis son acquisition du néerlandais ABN Amro, trois mois à peine avant que la crise du crédit se déclare. Présenté à l'époque comme un deal avantageux, ce rachat a depuis été qualifié de «désastreux» par Alistair Darling, le chancelier de l'Echiquier.
Le gouvernement britannique a déclaré aujourd'hui qu'il pourrait de nouveau monter au capital de la RBS, portant sa participation à 70% dans le cadre de son plan visant à relancer les prêts bancaires et l'économie. Londres a présenté aujourd'hui un nouveau plan de soutien au secteur bancaire – le second en quatre mois – dans le but de relancer le crédit aux entreprises et aux ménages. Selon les estimations du Trésor britannique, ce plan engagerait quelques 100 milliards de livres sterling (110 milliards d'euros).
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.