La nouvelle, largement anticipée hier par les marchés, est désormais officielle : les comptes de Citigroup se sont fortement dégradés au quatrième trimestre, portant la perte nette du groupe sur l'exercice à 18,72 milliards de dollars. Une annonce qui n'empêche pas le cours de bourse du géant de la banque de rebondir de 8,36% à 4,14 dollars à Wall Street dans un marché haussier. Sur les trois derniers mois de l'année, pourtant, le déficit de la banque américaine a bondi à 8,29 milliards de dollars, un chiffre supérieur aux scénarios les plus sombres.
Cette cinquième perte trimestrielle consécutive représente en effet un déficit de pas moins de 1,72 dollar par action. Les analystes, pour leur part, tablaient sur un chiffre de seulement 1,19 dollar. Ce nouveau trou dans les comptes de Citigroup s'explique par une perte de 6,1 milliards de dollars sur les crédits ouverts par la banque. Les provisions sur créances douteuses ont par ailleurs atteint 6 milliards de dollars.
Mais les investisseurs se sont focalisés sur une autre annonce : Citigroup a officialisé aujourd'hui son démantèlement. La banque a déclaré qu'elle allait diviser ses activités en deux, conformément à des informations de presse parues cette semaine. Citi sera désormais organisée sous forme de deux établissements distincts aux comptes séparés. Les actifs toxiques seront ainsi relégués dans une nouvelle société, Citi Holdings, tandis que les activités saines reprendront le nom historique de Citicorp.
Les résultats de Citigroup font écho à ceux de Bank of America, également publiés aujourd'hui. La première banque des Etats-Unis a également connu une fin d'année catastrophique, avec une perte nette de de 1,79 milliard de dollars pour le quatrième trimestre de son exercice 2008.
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Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.