En progression de 0,08% à 39,13 euros, Total, première capitalisation du CAC 40, limite le repli du marché parisien. Le titre bénéficie du rebond du pétrole. Le baril de brut léger américain gagne 2,49% à 38,72 dollars ce midi, porté par la baisse de production attendue par l'Opep et l'hiver rigoureux qui saisit les Etats-Unis, laissant entrevoir une hausse de la demande de fioul de chauffage. Ce rebond pourrait être de courte durée, tant la visibilité du marché pétrolier est faible car largement dépendante de l'évolution incertaine de la conjoncture mondiale.
Dans une note adressée ce matin à ses clients, UBS prévoit une année difficile pour les compagnies pétrolières européennes. Le broker ne pense pas que l'ENVIRONNEMENT s'améliore avant le deuxième semestre 2009, au mieux. Selon lui, les opérateurs ne sont pas prêts à investir sans des perspectives plus claires.
Si le broker suisse rappelle la volonté de l'Opep d'arrêter la chute des cours du pétrole, il estime que le rebond s'inscrira dans la durée lorsque les fondamentaux de l'économie s'amélioreront. D'autant qu'aujourd'hui, la situation du marché pétrolier, à l'instar du marché gazier, n'est guère réjouissante avec une hausse des capacités de raffinage combinée à un ralentissement continu de la demande. UBS conseille donc la prudence sur la secteur pétrolier européen, en attendant les premiers signes de la reprise de la croissance aux Etats-Unis et en Europe.
Dans ce contexte incertain, le bureau d'études a révisé à la baisse son objectif de cours sur le titre Total de 58 à 45 euros. S'il a dégradé sa recommandation sur BG Group, Repsol et Statoil d'Achat à Neutre, il a confirmé sa recommandation d'Achat sur la compagnie française.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Total est l'une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales. Ses activités s'exercent dans plus de 100 pays et couvrent toute la chaîne de l'industrie pétrolière, depuis l'amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz), jusqu'à l'aval (raffinage et distribution des produits pétroliers et commerce international de pétrole brut et de produits). Le quart du chiffre d'affaires du groupe est réalisé en France. Christophe de Margerie a remplacé Thierry Desmarest à la tête du groupe dès le 14 février 2007.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs.
- Le groupe bénéficie d'une structure financière solide.
- Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros.
- Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique.
- Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra s-rement attendre l'HORIZON 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut.
- Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les compagnies pétrolières sont limitées dans leurs investissements par le regain de nationalisme pétrolier (notamment en Russie, au Venezuela, et en Iran). Après avoir investi 258 milliards de dollars dans des projets pétroliers au cours des trois dernières années, les groupes trouvent aujourd'hui moins de pétrole qu'ils n'en extraient. Depuis deux ans, aucun d'entre eux n'a réussi à renouveler la totalité de ses réserves. Certains groupes envisagent déjà « l'après-pétrole ». Ainsi, Total s'est associé à Suez et Areva pour développer un projet nucléaire à Abu Dhabi.