Tesco (+2,48% à 359 pence) a vu ses ventes à nombre de magasins constant et hors carburant augmenter de 2,5% au Royaume-Uni pour la période de sept semaines qui s'est terminée le 10 janvier. Coup dur pour la chaîne de supermarchés : il s'agit de la plus faible croissance des ventes des magasins britanniques à surface comparable depuis le début des années 1990. Si elle témoigne de la violence de la crise actuelle, cette progression est toutefois légèrement supérieure aux prévisions des analystes interrogés par Reuters, qui attendaient en moyenne une hausse de 2,4%.
Les performances du groupe britannique de distribution sont encore plus médiocres au regard de celles de son concurrent J.Sainsbury, qui a annoncé la semaine dernière une progression de 4,5% de ses ventes du troisième trimestre, clos le 3 janvier.
"Face aux perspectives générales de montée du chômage et de ralentissement économique, ce sera une année difficile", a prévenu le directeur financier du groupe auprès de l'agence Reuters. Andrew Higginson a toutefois démenti que Tesco ait reculé face à la concurrence.
Réagissant à cette publication, Cheuvreux a réduit son objectif de cours sur le distributeur de 330 à 300 pence, en maintenant sa recommandation Sous-performance. Après 15 ans d'un leadership incontesté au Royaume-Uni associé à une consommation domestique florissante, le broker estime que le groupe doit faire face à de nouveaux défis. Il ne croit pas à une surperformance du groupe en 2009-2010.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution alimentaire
Les groupes de grande distribution sont engagés dans une réflexion sur leur modèle, qui passe par le redimensionnement de leurs hypermarchés, le développement de réseaux de proximité et une importance accrue accordée à leurs marques propres. Dans cette optique, les marques de distributeurs (MDD), qui représentent déjà près de 30% des ventes en grandes surfaces, innovent de plus en plus. Elles empiètent ainsi sur le territoire des grandes marques nationales. Selon une étude menée par le cabinet XTC, 21,2% des produits innovants lancés entre juillet 2007 et juin 2008 sont le fait de MDD et non de marques nationales. Cette proportion a beaucoup progressé comparée à son niveau de l'année précédente (à 17,6%) et d'il y a cinq ans (entre 7% et 8%). Pour cela, les distributeurs maîtrisent désormais le processus de production. Des responsables marketing, anciens de l'industrie, ont également été recrutés. L'avantage de cette stratégie pour les distributeurs est de fidéliser les clients. Les industriels eux-mêmes produisent presque tous aujourd'hui pour le compte de MDD.