Alcoa a publié lundi soir des résultats trimestriels encore plus mauvais qu'attendu en raison de l'effondrement des prix de vente de l'aluminium lié au ralentissement marqué de la conjoncture économique mondiale. Le numéro trois mondial du secteur, qui a annoncé la semaine dernière une réduction drastique de ses effectifs et de sa production, a réalisé au quatrième trimestre une perte nette de 1,19 milliard, ou 1,49 dollar par action, contre un bénéfice de 632 millions de dollars, ou 75 cents un an plus tôt. La perte dégagée des opérations poursuivies s'est établie à 1,16 dollar par action.
Hors éléments exceptionnels liés au plan de restructuration et qui représentent 920 millions de dollars (88 cents par action), la perte des opérations poursuivies s'établit à 28 cents par action. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient une perte de 10 cents.
Le chiffre d'affaires a reculé de près de 19% à 5,7 milliards de dollars en raison de la chute de 56% de la tonne d'aluminium entre juillet et décembre 2008. Le consensus visait 5,26 milliards.
Sur l'ensemble de l'exercice, le géant de l'aluminium a accusé une perte nette de 74 millions de dollars, contre un bénéfice net de 2,56 milliards de dollars en 2007. Alcoa n'a pas indiqué ses prévisions pour l'exercice 2009.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
Face à la chute des cours, les producteurs réduisent leurs capacités. De nombreux métaux sont concernés. Le brésilien Vale a annoncé la fermeture de sites de nickel. Cette décision intervient après la fermeture, jusqu'à nouvel ordre, de la raffinerie de nickel de Xstrata en République dominicaine. Les producteurs d'acier sont engagés dans le même mouvement, qu'il s'agisse du leader russe de l'acier Severstal, ou de son concurrent ArcelorMittal. Côté aluminium, Rio Tinto Alcan a fait également part de sa décision de procéder à des réductions de production limitées. Le chinois Chalco, leader mondial de l'alumine, matière première de l'aluminium, a fermé 10% de ses capacités. Le leader mondial du cuivre, le chilien Codelco, a annoncé que sa production en 2009 pourrait décroître. Néanmoins le risque pesant sur le secteur est que le recul des investissements menés actuellement provoque par la suite une accélération très forte de la hausse des cours.