Le constructeur automobile Chrysler a insisté dimanche à Detroit (Michigan, nord) sur sa viabilité, en dépit de la crise qu'il traverse, et sur sa capacité à rembourser le prêt de quatre milliards de dollars que lui a concédé l'administration américaine.
"C'est un prêt relais... et nous avons pleinement l'intention de le restituer", a déclaré le PDG Bob Nardelli aux journalistes peu avant l'ouverture du salon automobile de Detroit.
Ces fonds, et trois autres milliards de dollars attendus dans les prochains mois, ont été octroyés par le Trésor américain "sur la base de données concrètes et non d'émotions", a estimé M. Nardelli.
Passer l'année va être "un vrai défi", a-t-il reconnu, avec des perspectives de ventes de voitures aux Etats-Unis de 10,5 à 11,1 millions en 2009, contre 13,5 millions en 2008 et une moyenne de 16,5 millions les années précédentes.
Chrysler détient environ 10% des parts du marché américain, ce qui devrait se traduire par 600.000 voitures vendues en moins et une chute des recettes entre 16 et 17 milliards de dollars, a-t-il ajouté.
L'entreprise continue à investir et 24 nouveaux modèles vont être présentés dans les quatre prochaines années. "Nous sommes résolument engagés dans l'innovation, la qualité et la fiabilité de NOS produits", a souligné M. Nardelli.
Il a démenti les rumeurs de vente de la société par le groupe Cerberus et a confirmé que des contacts avec d'autres constructeurs automobiles pour discuter d'alliances stratégiques ou d'éventuelles fusions avaient eu lieu mais que rien de concret n'avait émergé.
Il a enfin regretté de ne pas réussir à trouver de synergies avec les deux autres "grands" de Detroit, General Motors et Ford. "C'est fou que trois constructeurs dans une seule ville ne puissent pas faire ce que deux différentes entreprises dans deux pays ont pu faire", a-t-il souligné, évoquant l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan.