En hausse de plus de 4% à 4,17 euros, Theolia a débuté 2009 sur une note positive après une année 2008 des plus venteuses. L'ex-vedette du secteur des énergies renouvelables a vu s'envoler près de 85% de sa capitalisation. Le titre a été pénalisé par l'effondrement des marchés financiers, mais l'ampleur du désastre s'explique aussi par la gestion contestée du groupe. Aujourd'hui, la direction a changé et la stratégie remodelée. Et, si une restructuration drastique n'a pas empêché General Electric, actionnaire de référence de prendre la tangente, le groupe continue de croire au futur de l'éolien
Enième chambardement du conseil d'administration de Theolia. L'opérateur éolien a annoncé vendredi dernier la démission de 3 administrateurs : Andrew Marsden, Ramzi Nassar et Jacques Putzeys. En effet, suite au transfert des actions et bons de souscription de General Electric à GAMA Enerji la semaine dernière, les deux administrateurs représentant GE Energy Financial Services, Andrew Marsden et Ramzi Nassar, ont démissionné.
En parallèle, Jacques Putzeys, Président de Thenergo, a démissionné de ses fonctions d'administrateur de Theolia à la suite de la récente vente par Theolia de la totalité de sa participation dans Thenergo. A court d'argent, Theolia a cédé après Noêl 24% de sa participation dans Thenargo, filiale spécialisée dans les centrales de biogaz, pour 15 millions d'euros.
Quelques jours plus tôt, le géant américain General Electric avait lui-même cédé sa participation de 17% dans Theolia au turc Gama Enerji, lui-même détenu à 50% par Gama Holding et à 50% par GE Energy Financial Service. Pour de nombreux analystes, cet abandon de GE a souligné les doutes que suscite le modèle de développement de l'industrie éolienne.
Dans les semaines prochaines, Theolia devrait continuer de céder des actifs pour conforter le développement de ses investissements, notamment en Italie, pays qui facilite financièrement l'essor de l'éolien. Les supporters des énergies renouvelables souhaitent en tout cas à Theolia une année 2009 aux antipodes de celle vécue en 2008. La malchance, c'est comme le vent, ça tourne.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), un an après l'ouverture du marché de l'énergie, seulement 300000 particuliers et petits professionnels ont changé d'opérateur. Ce chiffre est très faible comparé aux 29,5 millions de consommateurs d'énergie. Le maintien des tarifs réglementés et la possibilité de revenir à ces tarifs pour les Français qui ont testé d'autres opérateurs, permettent à EDF de limiter la concurrence. Gaz de France doit, en revanche, affronter des nouveaux entrants, fournisseurs alternatifs dans le gaz. L'entreprise a mené une politique commerciale dynamique visant à fidéliser ses 11 millions de clients. Il s'agit de leur garantir un service de qualité et une offre duale électricité-gaz qui soit intéressante. Cette politique lui a permis de gagner 290000 clients dans l'électricité selon ses dirigeants. Néanmoins la nouvelle entité, GDF-Suez, dispose encore de capacités de production limitées dans l'électricité. Détenir ses propres capacités de production dans l'électricité de pointe (avec les centrales à gaz ou hydrauliques par exemple) est pourtant un atout non négligeable pour pouvoir procéder à des échanges contre de l'électricité de base (nucléaire). Les nouveaux entrants, comme l'opérateur Poweo, qui a conforté sa place de troisième opérateur français à fin juillet, mènent déjà cette politique.