Eramet s'est envolé de près de 28,13% à 176,83 euros. Le groupe minier français a profité de l'information du "New York Times", selon laquelle le secteur américain de l'acier aurait demandé au président élu Barack Obama d'élaborer un plan de grands travaux d'un montant allant jusqu'à 1 000 milliards de dollars sur deux ans. D'après Daniel DiMicco, le PDG du sidérurgiste américain Nucor, le secteur a demandé à la prochaine administration de "faire face au pire ralentissement économique de notre vie par un programme de relance qui contienne dans chaque disposition une clause "achetez américain"".
Eramet a réalisé sur les neuf premiers mois de l'année 2008 un chiffre d'affaires en hausse de 24% à 3,38 milliards d'euros. Au troisième trimestre 2008 le chiffre d'affaires, hors contribution du norvégien Tinfos, a progressé de 18% à 1,062 milliard, porté par l'activité manganèse.
Le groupe minier a révisé à la baisse sa prévision de résultat 2008. A périmètre comparable, Eramet table sur un résultat opérationnel courant du même ordre de grandeur, voire légèrement supérieur à celui de l'année 2007. Le groupe a renoncé à s'engager dans la dernière phase de l'acquisition de Tinfos en raison de la dégradation des conditions de marché. Eramet avait réalisé en juillet l'acquisition de 56% du norvégien.
La famille Duval, principal actionnaire d'Eramet avec 37% des parts, et le groupe nucléaire public Areva, qui en détient 26%, ont renouvelé en décembre leur pacte d'actionnaires.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Exploitant des mines de nickel depuis plus d'un siècle en Nouvelle-Calédonie, Eramet est un groupe minier et métallurgique intégré, qui produit des métaux non ferreux et leurs dérivés chimiques, des aciers spéciaux à hautes performances, alliages de nickel et superalliages, et des pièces à hautes caractéristiques pour l'industrie. Ses produits : métaux de haute pureté, ferroalliages, pièces forgées et matricées, billettes et barres, tôles, fils, dérivés chimiques... sont utilisés dans l'industrie aéronautique et spatiale, la sidérurgie, les aciers inoxydables, la production d'énergie, l'outillage, la chimie, les transports, le médical...
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel.
- Grâce à la forte hausse du prix des matières premières, Eramet a engrangé d'importantes liquidités.
- Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.
Les points faibles de la valeur
- En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire.
- Les trois activités de groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- A suivre particulièrement l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse.
- On s'intéressera également à la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel.
- La structure du capital et le pacte d'actionnaires entre la famille Duval (37,2 %) et Areva (26,2 %), encourage les rumeurs spéculatives sur le marché. Areva ne cache pas son intérêt pour le dernier groupe minier français. La famille Duval, quant à elle, veut lui céder sa part pour racheter Aubert & Duval, l'entreprise familiale qu'elle avait apporté à Eramet en 1999.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
La Chine consomme toujours plus de métaux. Ce pays consomme déjà un tiers de la production mondiale d'aluminium, d'étain, de zinc, de plomb et un quart de la production de cuivre ou de nickel. Selon les analystes, en extrapolant les tendances actuelles (en termes de consommation, et d'équipement), la Chine devrait consommer 60% des métaux dans le monde dans dix ans. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises pour sécuriser ses approvisionnements. Face à l'envolée des cours des matières premières, la Chine a décidé de constituer des stocks stratégiques de minerais et métaux. Les autorités ont également interdit l'exploitation de certains gisements d'or, de cuivre et de charbon du sous-sol national, et ont fixé des quotas d'exportation de certains minerais rares. Les entreprises nationales sont incitées à investir dans les gisements à l'étranger. Le fonds souverain CIC, doté de 200 milliards de dollars, a été créé pour mener des prises de participation dans des entreprises occidentales.