L'éditeur de jeux vidéo, Mindscape, a averti que son chiffre d'affaires annuel 2008 sera de l'ordre 52,5 millions d'euros au lieu des 55 millions d'euros initialement prévus, en croissance de 28% par rapport à 2007. Au quatrièmes trimestre, les ventes devraient être de l'ordre de 24,3 millions d'euros au lieu des 26,8 millions d'euros annoncés, en croissance de 34%. «Compte tenu de l'impact de l'international et du mix produits, le résultat opérationnel est attendu entre 4% et 5% du chiffre d'affaires pour l'exercice 2008», a précisé la société.
«Ces dernières semaines, le marché des jeux vidéo semble ne pas avoir été insensible à la conjoncture économique générale, notamment hors de France», a expliqué l'éditeur de jeux vidéo.
A l'international, qui représente 34% de l'activité, le groupe a d- faire face à un effet de change négatif lié à la baisse accélérée de la livre et du dollar australien. En outre, le dépôt de bilan de Woolworth, une des plus grandes chaînes de détail anglaise avec 850 magasins, et de sa filiale, Entertainment UK, distributeur de jeux Vidéo qui représente près de 25% de la distribution des jeux en Angleterre, a aussi pesé sur les ventes et les résultats.
En France, Mindscape a tenu ses objectifs avec des titres à succès comme Plus Belle la Vie, Koh Lanta, Des Chiffres et des Lettres, Playmobil, Lapin Malin, avec cependant un mix produits plus défavorable que prévu avec davantage de produits console en coproduction, dont la rentabilité est inférieure aux produits PC ou en pleine propriété.
Concernant ses perspectives, Jean-Pierre Nordman, président du directoire a déclaré : «Le groupe Mindscape est confiant pour 2009 grâce à la qualité de ses marques propriétaires, au développement de sa stratégie éditoriale dans les jeux en ligne et les jeux issus de séries télévisées, et à la puissance de licences uniques et exclusives, certaines de portée mondiale, qui donneront lieu à un catalogue très riche de nouveaux produits en 2009».
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Jeux vidéo
Les ventes de jeux vidéo ont sensiblement progressé aux Etats-Unis (+8%) et au Royaume-Uni (+15%) au troisième trimestre 2008. Néanmoins tous les acteurs n'affichent pas de bonnes perspectives. Activision Blizzard, désormais contrôlé par Videndi, a publié des résultats meilleurs que prévu, notamment avec un chiffre d'affaires supérieur de 25% au montant attendu pour son deuxième trimestre de son exercice fiscal clos en mars. Son activité est tirée par les jeux phares tels que Guitar Hero, Call of Duty et World of Warcraft. Le français Ubisoft se porte également très bien. Durant la première moitié de l'exercice 2008-2009, qui s'achèvera en mars, son chiffre d'affaires a bondi de 31,8%, à 344,5 millions d'euros et son bénéfice opérationnel courant a plus que triplé à 33 millions d'euros. Il bénéficie des très bonnes performances des jeux vidéo dits « casual », destinés aux personnes jouant occasionnellement. Par contre, le numéro deux mondial, Electronic Arts, traverse des difficultés : il a non seulement annoncé un ralentissement de ses ventes, le report du lancement de son jeu « Harry Potter », mais aussi la suppression de 6% de ses effectifs. Il cherche à économiser 50 millions de dollars par an. Il pourrait afficher des pertes pour l'exercice 2008-2009 clos fin mars car il pâtit d'une activité inférieure à ses attentes en Amérique du Nord et en Europe. Les ventes du jeu de THQ, « Wall-E », ont été décevantes. Le groupe a annoncé la fermeture de 5 studios de développement et la suppression de 250 emplois, soit 17% de ses effectifs de développement.