20,6% de la capitalisation de Dow Chemical est sublimé après l'annulation de la coentreprise pétrochimique «K-Dow» d'une valeur de 17,4 milliards de dollars avec le Koweît. L'action du groupe ne cote plus que 15,01 dollars. Cette transaction s'inscrivait dans la stratégie du groupe de réduire son exposition aux produits chimiques à plus faible marge pour se renforcer dans la chimie de spécialité. Une stratégie illustrée par l'acquisition de son rival américain, Rohm & Haas, pour 15,3 milliards. Problème : l'argent obtenu grâce à l'opération au Koweît devait servir à financer ce rachat.
D'après l'accord dévoilé le 13 décembre 2007, cette joint-venture à parts égales devait absorber la division plastique du groupe américain. Dans son communiqué, la firme américaine s'est déclarée «extrêmement déçue de cette décision». Ce contrat d'une valeur de 7,5 milliards de dollars pour le Koweît était critiqué par des parlementaires de l'Emirat qui s'interrogeaient sur sa rentabilité dans le contexte actuel marqué par la chute baisse des prix des hydrocarbures.
Dans le cadre de cette transaction, Dow Chemical devait recevoir 9 milliards de dollars, un chiffre révisé en baisse de 500 millions de dollars au début du mois par rapport au montant original. Cette somme devait servir à l'acquisition, annoncée en juillet, de Rohm & Haas pour 15,3 milliards de dollars. Rohm & Haas a rappelé aujourd'hui que la finalisation de «K-Dow» ne faisait pas partie des conditions nécessaires à la ratification de sa fusion avec Dow Chemical. Celle-ci est prévue début 2009. Dans l'hypothèse où Dow Chemical se décidait à annuler la fusion, il devrait verser 750 millions de dollars à Rohm & Haas.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un ENVIRONNEMENT extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.