Le paritarisme syndicats-patronat n'a pas réussi à négocier un accord sur l'assurance chômage "à la hauteur de la crise", a regretté mercredi la CFTC, quelques heures après l'accord élaborée dans la nuit par les partenaires sociaux.
La CFTC, qui se prononcera le 12 janvier sur ce texte, "regrette que le paritarisme n'ait pas réussi à négocier un accord à la hauteur de la crise qui sévit en France et dans le monde", selon un communiqué.
La confédération syndicale s'est également demandée ce qui se passerait si elle même "qui a toujours assumé ses responsabilités de partenaire social, ne sign(ait) pas ce texte".
"Sera-ce la fin du paritarisme? Cela signifiera-t-il que les partenaires sociaux responsables sont condamnés à signer des accords a minima pour sauver le paritarisme?", s'est-elle interrogée.
"Les salariés licenciés qui vont voir la durée de leur chômage augmenter peuvent-ils accepter que pour sauver un principe de gestion, un accord qui privilégie une baisse de cotisation des entreprises soit signée par un syndicat en ce moment ?", a-t-elle poursuivi.
Selon la CFTC, la filière unique d'indemnisation des chômeurs "va permettre de faire entrer 70.000 contrats précaires en plus dans les personnes indemnisées par l'assurance chômage, mais nombreux vont être les personnes indemnisées qui vont voir leur durée d'indemnisation réduite, notamment les seniors".
Le syndicat a aussi déploré que le principe de capitalisation des droits, qui permettait "d'additionner des droits anciens non consommés avec des droits nouveaux", n'ait pas été retenu.
"Cette mesure adoptée, dans un premier temps, au cours de la négociation a été ensuite retirée parce que la délégation patronale a considéré qu'elle était trop coûteuse", a déploré la CFTC, qui a souligné qu'elle ne coûtait "que 430 millions sur les 4,4 milliards d'excédents".
"La délégation patronale n'a accepté de débourser que 270 millions supplémentaires pour les milliers de salariés qui sont licenciés tous les jours par les entreprises", a-t-elle dénoncé.