La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a dit redouter mercredi que le projet d'accord élaboré dans la nuit par les partenaires sociaux sur l'assurance chômage ne soit "un marché de dupes", laissant planer un sérieux doute sur sa signature en janvier.
"Ce texte promet beaucoup sans garanties réelles pour les entreprises", écrit-elle dans un communiqué.
"Faire entrer, dès le 1er janvier 2009, a minima 100.000 bénéficiaires de plus par an dans le régime, tout en promettant une baisse hypothétique des cotisations, au mieux en juillet 2009, +si le résultat d'exploitation semestriel précédent excède 500 millions d'euros+, c'est, dans le contexte actuel de dégradation de l'emploi, faire prendre des vessies pour des lanternes aux chefs d'entreprise", poursuit-elle.
Le texte, résultat de plus de deux mois de discussions, prévoit une baisse des cotisations pouvant aller jusqu'à 0,5 point par an à partir du 1er juillet 2009 si le régime d'assurance chômage dégage à ce moment-là "un résultat d'exploitation semestriel d'au moins 500 millions d'euros".
Le projet, qui concerne les nouveaux demandeurs d'emploi et non les allocataires actuels, élargit les conditions d'accès à l'indemnisation pour les jeunes et les précaires. Cela devrait concerner entre 100.000 et 200.000 personnes.
"Par ailleurs, est-il vraiment raisonnable que des étudiants travaillant l'été (4 mois non consécutifs dans les 28 derniers mois) puissent désormais prétendre à une indemnisation par l'assurance chômage ?", s'interroge la CGPME, après l'inclusion de cette clause dans le projet d'accord.
"Pour les entreprises, même en croyant au Père Noël, il est à craindre que cet accord ne soit qu'un marché de dupes", poursuit la CGPME.
Les dispositions contenues dans le projet d'accord seront soumises le 14 janvier aux instances dirigeantes de la CGPME, précise-t-elle.