Honeywell (+5,87% à 30,65 dollars) prévoit une baisse de ses profits d'environ 13% l'an prochain en raison de la crise économique. Le conglomérat industriel a également prévenu que son chiffre d'affaires devrait décevoir les attentes des analystes en 2008 et 2009. Le groupe américain a toutefois confirmé ses objectifs pour cette année, à savoir une croissance d'environ 20% de son bénéfice par action et de 6% de ses ventes. Il prévoit un chiffre d'affaires de 36,6 milliards de dollars, contre 37,168 milliards attendus par le consensus Reuters, et un BPA compris entre 3,76 et 3,80 dollars.
Pour 2009, le premier fabricant mondial d'électronique embarquée pour les cockpits anticipe un bénéfice par action compris entre 3,20 et 3,55 dollars et des ventes comprises entre 33,6 et 35,3 milliards, contre 35,929 milliards attendus par le marché. Honeywell a indiqué que ses activités dans la construction, l'aviation et l'automobile risquaient d'être touchées.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre.
Biens d'équipement
Dans le secteur des biens d'équipement, les entreprises très dépendantes de la construction et très présentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest sont fragilisées par la crise actuelle. Néanmoins certaines s'en sortent très bien. Ainsi Schneider Electric, leader français de l'équipement électrique, a enregistré une activité en hausse de près de 11% au premier semestre, à périmètre et taux de change constants, tandis que son bénéfice net a progressé de 17%. Le groupe a même légèrement revu en hausse ses prévisions pour l'année. Néanmoins le Gimélec, groupement des entreprises françaises d'équipement électrique, estime que la conjoncture économique deviendra préoccupante pour les industries de l'équipement électrique et des automatismes dans les prochains mois. Un ensemble de facteurs négatifs pénalisent leurs performances : l'augmentation continue des prix des matières premières se conjugue à la morosité économique, au recul du nombre de permis de construire en France et au resserrement du crédit. En France, le ralentissement des nouvelles constructions de bâtiments modère la croissance des ventes d'appareillage et d'équipements de distribution basse tension et altère la visibilité de la profession sur l'évolution future de l'activité. Toutefois, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et les projets d'entretien consécutifs compensent en partie cette tendance. A l'international, l'incertitude est également de mise face au ralentissement de l'économie mondiale.