Arkema anticipe une baisse de 15% de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre 2008 et une marge d'Ebitda 2008 de 9% en raison de la dégradation de la conjoncture. Sur la fin de l'année, Arkema adapte sa production au niveau actuel de la demande avec l'arrêt temporaire ou la réduction de production sur environ 40 sites dans le monde et "gère très strictement l'utilisation de sa trésorerie et limite ses frais généraux", selon le communiqué publié lundi. En parallèle, Arkema accélère la mise en oeuvre de son programme de réduction de frais fixes de 500 millions d'euros entre 2005 et 2010.
Le groupe chimique a souligné que 330 millions d'euros des 550 millions d'euros de réductions allaient être réalisées à fin 2008. Les mesures de restructuration annoncées récemment par le groupe dans les produits vinyliques et les achats centraux s'inscrivent dans ce programme et devraient générer 65 millions d'euros en année pleine.
Au-delà, Arkema annonce un programme supplémentaire de réduction de ses coûts d'ici à fin 2010 d'un montant total de 50 millions d'euros.
"Depuis 2005, nous avons engagé un travail de fond pour améliorer structurellement la performance d'Arkema et la qualité de son portefeuille. L'Ebitda aura ainsi progressé de 40% entre 2005 et 2008 et notre taux d'endettement restera faible en fin d'année, de l'ordre de 30% des fonds propres", a expliqué Thierry Le Hénaff, Président-directeur général d'Arkema.
"Compte tenu du contexte de cette fin d'année 2008 et du net manque de visibilité sur les perspectives 2009, l'ensemble des équipes d'Arkema prépare l'entreprise à des conditions de marché difficiles l'an prochain. La première priorité est la gestion extrêmement stricte de la trésorerie afin de préserver la solidité du bilan en optimisant le besoin en fonds de roulement et en décidant de manière très sélective les investissements industriels. Le plan d'économies de frais fixes et de coûts variables sera par ailleurs renforcé. Dans le même temps, nous poursuivrons activement la transformation de l'entreprise et sommes convaincus qu'Arkema a les atouts nécessaires pour s'adapter au nouvel ENVIRONNEMENT économique", a-t-il ajouté.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Arkema est un acteur majeur de la chimie mondiale. Le groupe est présent en France avec environ 11 000 personnes réparties sur près de 30 sites industriels et centres de recherche et développement. Les trois pôles d'activités d'Arkema, Produits Vinyliques, Chimie Industrielle et Produits de Performance, regroupent des filières industrielles cohérentes et intégrées dont la plupart bénéficient de positions parmi les leaders mondiaux ou européens, avec des marques et des produits internationalement reconnus. En 2006, l'ancienne branche chimie du pétrolier Total est revenue dans le vert, après trois années de pertes.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe a réussi son plan de restructuration initié en 2005 incluant la fermeture d'unités peu performantes, le recentrage des activités de certains sites industriels et l'augmentation des capacités de production des sites les plus compétitifs. En 2007, Arkema a finalisé la vente de l'activité agrochimie Cerexagri et cédé son activité Résines Urée Formol. Il se prépare à réorganiser son usine de Pierre-Bénite.
- Arkema pourrait faire des acquisitions représentant 500 à 800 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il s'agira de petites et moyennes acquisitions ciblées notamment dans les acryliques, les fluorés et les polymères techniques, afin d'accroître la part des activités non cycliques.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a déjà vu son titre bondir de plus de 50% en un an, le potentiel de progression de la valeur semble donc maintenant limité.
- Le groupe peut encore mettre en oeuvre davantage de mesures de restructuration et d'amélioration des coûts variables
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique, dont l'augmentation du coût des matières premières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un environnement extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.