Colm Barrington, le président de la compagnie aérienne irlandaise Aer Lingus (- 2,85% à 1,45 livre), qui fait l'objet d'une tentative de rachat par son compatriote Ryanair, a estimé qu'Air France-KLM serait une «meilleure option» selon les informations de l'agence Reuters. Le dirigeant a déclaré que s'il n'a «pas encore trouvé de partenaire idéal qu'il serait ravi de soutenir, plusieurs possibilités (sont) à l'étude». Parmi ces possibilités, Air France-KLM serait «une meilleure solution pour les consommateurs et pour le pays», a déclaré M. Barrington.
Une façon pour Aer Lingus de tenter d'écarter Ryanair du dossier.
Peu après que l'offre ait été déposée, le conseil d'administration d'Aer Lingus avait manifesté son refus, cherchant à faire échouer l'offre une nouvelle fois.
L'an dernier, déjà, Ryanair avait tenté de prendre le contrôle de son concurrent, sans succès. La compagnie à bas coûts s'était alors heurtée à une ferme opposition du gouvernement irlandais et des pouvoirs publics européens. Le transporteur irlandais espère pourtant que cette nouvelle offre, entièrement libellée en numéraire, recevra un meilleur accueil que la précédente. Elle représente une prime de 28% par rapport au cours de clôture moyen des trente derniers jours, et valorise sa proie à 748 millions d'euros, soit moitié moins que le prix de l'offre précédente.
De son côté, le gouvernement irlandais a annoncé que l'offre de Ryanair serait examinée soigneusement. Brian Lenihan, le ministre des Finances, a déclaré que le gouvernement se devait d'examiner «soigneusement» cette nouvelle offre, tout en restant «très très prudent sur la façon de céder cet actif national de grande valeur». L'Etat détient en effet une part de 25% dans Aer Lingus.
Pour sa part, Air France-KLM ne s'est pas prononcé sur le dossier Aer Lingus. Déjà engagée dans la reprise d'une part pouvant aller jusqu'à 25% de l'italien Alitalia, la compagnie franco-néerlandaise a par ailleurs porté plainte auprès de Bruxelles contre Lufthansa dans le dossier du rachat d'Austrian Airlines.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre.