Face à la menace de faillites aux conséquences désastreuses, la Maison blanche a finalement décidé de tendre la main aux constructeurs automobiles américains moribonds. "L'état de faiblesse actuel de l'économie est tel qu'elle pourrait ne pas résister à un choc comme une faillite désordonnée dans l'industrie automobile", a déclaré aux journalistes la porte-parole de la présidence Dana Perino. Pour l'instant, ce revirement de situation n'a pas rassuré les investisseurs : General Motors plonge de 16,36% à 2,76 dollars.
L'administration Bush envisage donc désormais d'utiliser une partie des 700 milliards de dollars du plan Paulson de sauvetage des banques, alors qu'elle s'y était farouchement opposée jusqu'à présent. Elle se retrouve en effet au pied du mur depuis hier soir, le Sénat américain n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur le plan d'aide au secteur, adopté en première lecture par la Chambre des représentants, en raison de l'opposition républicaine.
Le plan prévoyait d'accorder jusqu'à 14 milliards de dollars de prêts à court terme ou de lignes de crédit aux "Big Three", en attendant la mise en place d'un plan de redressement durable par la future administration Obama. Si Ford semble hors de danger dans l'immédiat, General Motors et Chrysler avaient averti qu'ils étaient à court de liquidités et risquaient de faire faillite.
GM s'était déclaré "profondément déçu" après l'échec des négociations. "Nous allons évaluer toutes les possibilités pour poursuivre notre restructuration et pour trouver les moyens de surmonter la crise économique actuelle", avait déclaré un porte-parole du constructeur.
Peu avant l'annonce du refus du Sénat, le conseil d'administration du géant de Détroit a reconnu avoir examiné l'idée d'un placement sous la protection du chapitre 11 des faillites, avant de conclure que ce n'était pas une OPTION valable pour l'entreprise. General Motors demandait une aide publique de 18 milliards de dollars (13,48 milliards d'euros) sous forme de prêts.
M-L.H.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.