Alitalia et la Cai, le consortium regroupant les repreneurs italiens de la compagnie aérienne, ont signé un accord vendredi sur le rachat des actifs de l'entreprise, a annoncé le président de la Cai Roberto Colaninno lors d'une conférence de presse à Rome.
"Aujourd'hui la vente des actifs (d'Alitalia) à la Cai a été signée par le commissaire extraordinaire d'Alitalia, Augusto Fantozzi. A partir d'aujourd'hui, la Cai est propriétaire d'Alitalia", a déclaré M. Colaninno, qui dirige la Compagnie aérienne italienne (Cai).
Cette annonce intervient après des mois de négociations, souvent tendues et qui ont parfois frôlé la rupture, entre les syndicats d'Alitalia, la Cai et le gouvernement italien.
Silvio Berlusconi, qui a contribué à torpiller un rachat d'Alitalia par Air France-KLM au nom de la défense de l'"italianité" de la compagnie, a mis la pression sur les grands patrons italiens réunis au sein de la Cai pour qu'ils sauvent Alitalia de la faillite.
L'accord prévoit la vente des actifs d'Alitalia, détenue à 49,9% par l'Etat italien, à la Cai pour 1,052 milliard d'euros.
M. Colaninno a ajouté que le nouveau transporteur aérien envisageait de céder une part "de 20% à 25% de son capital" à un partenaire étranger qui devrait être choisi d'ici la fin de l'année.
"Nous avons deux propositions importantes, Air France et Lufthansa, qui prévoient un accord structurel, pas seulement commercial, avec une disponibilité à investir, tandis que British Airways ne nous propose qu'un accord commercial", a précisé l'administrateur délégué de la Cai, Rocco Sabelli.
"Nous privilégions les deux premières propositions car elles prévoient un engagement majeur", a-t-il ajouté.
"Nous choisirons la meilleure proposition mais en tenant également compte de la durée (de réalisation du projet) qui ne doit pas être excessivement longue", a précisé M. Sabelli, qui sera le responsable opérationnel de la nouvelle compagnie.
L'objectif de MM. Sabelli et Colaninno est d'identifier la meilleure proposition avant la fin de l'année et de la soumettre à l'assemblée de la Cai, comptant 21 actionnaires, qui devront l'approuver ou la rejeter.
"L'idéal serait de débuter avec la nouvelle Alitalia le 12 ou le 13 janvier en ayant déjà un partenaire étranger", a estimé M. Sabelli.
Il a présenté la nouvelle compagnie en chiffres: 670 vols quotidiens prévus en 2009 avec une flotte d'une valeur de 3,3 milliards d'euros.
Le plan industriel sur 5 ans prévoit 520 millions d'euros d'investissements hors avions, un chiffre d'affaires de 4,8 milliards d'euros en 2013 et une flotte d'une valeur de 4,2 milliards d'euros la même année.
Selon les prévisions des entrepreneurs, la nouvelle Alitalia devrait être en mesure de dégager des bénéfices à partir de 2010.
L'ancienne Alitalia avait une dette totale d'environ 3,2 milliards d'euros, avait indiqué en novembre dernier son commissaire extraordinaire.