Inditex (+1,54% à 29,65 euros) a augmenté son bénéfice net de 2% à 843 millions sur les 9 premiers mois de 2008. La maison-mère de Zara a manqué les attentes des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur 865,4 millions d'euros. Le premier groupe textile espagnol a toutefois vu son chiffre d'affaires augmenter de 11% à 7,35 milliards d'euros. "Cet apport de liquidités nous a permis de pouvoir cumuler l'ouverture de 456 nouveaux magasins et une augmentation de 9% de notre trésorerie nette à 525 millions d'euros", s'est félicité Marcos Lopez, directeur de marchés de capitaux du groupe.
Si le profit net a manqué le consensus en raison des coûts d'ensemble, les analystes semblent également plutôt satisfaits de cette publication. "C'est en réalité très positif car en novembre, tout le monde sait que la plupart des pays ont constaté une baisse des ventes de vêtements", a estimé Anne Critchlow, analyste à la Société Générale citée par Reuters.
Inditex compte désormais 4147 magasins dans 71 pays. Le bénéfice avant impôt, charges financières, dépréciation et amortissement (Ebitda) est ressorti à 1,545 milliard d'euros, conforme aux attentes, tandis que la marge brute a augmenté de 12%. Le distributeur a précisé que les 6 premières semaines du quatrième trimestre s'inscrivaient en ligne avec le troisième.
Malgré sa politique de prix abordables, le groupe ne devrait cependant pas être épargné par la crise économique qui frappe l'Espagne, alors que ce marché représente 35% de son activité.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Le commerce spécialisé a nettement ralenti au cours du premier semestre 2008. L'activité des boutiques de centre-ville et centre commercial a quasiment stagné (+0,6%) sur les six premiers mois de l'année. Cette performance est bien inférieure à la croissance des ventes de 4,1% affichée au 1er semestre 2007. Les moyennes surfaces de périphérie font un peu mieux, avec un chiffre d'affaires en hausse de 1,3% (contre 5,8% l'an passé). Même les soldes d'été n'ont pas réussi à inverser le mouvement car le chiffre d'affaires des distributeurs de textile et d'habillement a baissé de 1,8% en juillet. Par rapport à juillet 2007, les ventes ont diminué de 4,4% dans les chaînes spécialisées et de 5,3% pour la vente à distance. Les grands magasins (+2,6%) et les chaînes généralistes s'en sortent mieux (+7,7%). Au total, de janvier à juillet 2008, les ventes des distributeurs d'habillement ont reculé de 2,1% en valeur par rapport à la même période en 2007. Le succès du commerce en ligne ne se dément pas. D'après la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), il concerne désormais 21 millions d'acheteurs en France au premier semestre, pour un total de dépenses de 10 milliards d'euros, en croissance de près de 30% par rapport au premier semestre 2007.
Biens de consommation
La Commission européenne a revu à la baisse sa prévision de croissance pour les 27 pays européens pour 2008. Du fait de la crise financière américaine, d'un prix du baril de pétrole qui reste cher et de l'inflation, qui devrait s'établir à 3,8% cette année, cette croissance ne serait plus de 2% mais seulement de 1,4%. Ce taux devrait être également revu significativement à la baisse pour 2009. La croissance française devrait atteindre 1%, contre 1,6% attendu au printemps dernier. Ce taux serait inférieur à ceux de l'Allemagne, du Royaume-Uni, et de l'Espagne. En cause, le déclin de l'investissement et la détérioration du commerce extérieur. L'ocde (Organisation de coopération et de développement économiques) a également revu à la baisse ses prévisions pour l'Europe en 2008. La croissance n'est plus de 1,7% mais de 1,3% pour la zone euro. Au sein de cette zone, la révision la plus élevée concerne la France dont la croissance a été abaissée à 1% pour 2008 (contre une estimation précédente de 1,8%). Le gouvernement français rejoint ces prévisions et table également sur une croissance de 1% pour cette année.