Il y a an, Rio Tinto enflammait l'esprit des investisseurs en rachetant le canadien Alcan pour 38 milliards de dollars. Aujourd'hui, frappé de plein fouet par la chute des cours matières premières liées à récession mondiale, le groupe minier anglo-australien fait grise mine. Asphyxié par une dette de 38,9 milliards de dollars, il ne recueillait plus les suffrages des investisseurs qui redoutaient une augmentation de capital. A tort, puisque le numéro trois mondial du secteur a choisi une OPTION plus consensuelle : une réduction de la dette par le licenciement massif. La Bourse respire.
A Londres, Rio Tinto bondit en effet de plus de 17% à 1475 pence après l'annonce de la suppression de 14 000 emplois dans le cadre d'un plan de réduction de sa dette de 10 milliards de dollars d'ici la fin 2009. La mesure va concerner 5 500 CDI et 8 500 CDD et intérimaires, a précisé le groupe qui a dégagé au premier semestre 2008 un bénéfice ajusté en hausse de 55% à 5,474 milliards de dollars, supérieur aux attentes.
Ces mesures visent "à préserver la valeur pour les actionnaires, en maintenant la trésorerie et en réduisant l'endettement", a indiqué le groupe dans un communiqué. Le dividende 2008 sera maintenu à 136 cents. Il n'y aura pas de hausse de 20% en 2008 et 2009, comme annoncé précédemment.
"Ce qu'ils ont fait a plus qu'apaisé les craintes du marché", a commenté un gérant australien cité par l'agence Reuters. "Les temps sont durs et appellent des mesures radicales". Ils ont répondu sur tous les plans". Selon une source de marché, Oddo Securities a confirmé sa recommandation Accumuler et UBS sa recommandation d'Achat.
(P-J.L)