Essilor est l'une des rares valeurs du CAC 40 a être "relativement" épargnée par la crise. Depuis le début de l'année, le titre de la société française et numéro 1 mondial des verres correcteurs, accuse une baisse de 30% contre 47% pour l'indice phare de la Bourse de Paris. Vendredi dernier, l'action a terminé à la première place du CAC 40, en hausse de 1,75% à 30,29 euros. Dans une étude récente, la société de gestion Fidelity a loué les qualités d'un groupe qu'il pense promis à un bel avenir.
Le secteur de la santé, remède des investisseurs en souffrance ? Dans une étude, Fidelity s'interroge sur les opportunités d'investissement qu'offrent les laboratoires pharmaceutiques dans le monde alors que l'économie réelle s'est dégradée à la suite de la chute des marchés boursiers.
La santé est actuellement un des secteurs défensifs qui résiste le mieux relativement aux secteurs plus cycliques. L'indice msci Europe de la santé a surperformé dans 88% des cas le MSCI Europe pendant les performances négatives des marchés depuis 1995.
A l'intérieur du secteur de la santé, investir dans les entreprises que l'on connaît n'est pas forcément un gage de performance, révèle Fidelity. Ainsi, la catégorie "Big pharma" devrait voir à moyen terme ses performances baisser du fait de certains problèmes qui s'amplifient, tels que l'accumulation du développement des génériques.
Pour Fidelity, le secteur de la santé ne se résume pas aux seules sociétés pharmaceutiques. Essilor, société française et numéro 1 mondial des verres correcteurs, Novo Nordisk, société danoise et leader mondial des soins diabétiques, sont deux exemples de sociétés bien diversifiées géographiquement qui bénéficient d'une demande assez stable et d'une forte reconnaissance de leurs marques dans leurs industries respectives.
"Ces deux sociétés affichent depuis août des performances boursières très encourageantes par rapport à leur indice de référence et sont bien équipées pour poursuivre leur croissance sur le moyen terme", a estimé la société de gestion.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Essilor est le numéro un mondial de l'optique ophtalmique (c'est-à-dire les verres correcteurs), avec une présence dans plus de 100 pays. Le groupe emploie 29 288 collaborateurs dans le monde et dispose d'un réseau mondial unique de 244 laboratoires de prescription et de 15 usines de production.
Le groupe détient des marques à forte notoriété : Varilux (verres progressifs), Airwear (verres en polycarbonate), Crizal (verres traités) et bénéficie également de la réputation des marques issues de ses partenariats avec Transitions Optical (verres photochromes) et Nikon (haut de gamme).
Essilor a poursuivi en 2008 son développement international et noué des partenariats sur plusieurs continents, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Le groupe a ainsi pris le contrôle de 13 sociétés au premier semestre, dont le groupe italien Galileo. Essilor of America a également renforcé son réseau de laboratoires aux Etats-Unis en s'offrant Interstate et Empire. Au Canada, le groupe a enfin pris une participation majoritaire dans la société Westlab.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- L'évolution des modes de vie dans les pays industrialisés constitue une tendance de fond largement positive pour Essilor. L'augmentation du travail sur écran, notamment, engendre des problèmes d'acuité visuelle. Le groupe profite également de l'allongement de la durée de vie et des problèmes de vue qui accompagnent le vieillissement.
-Dans sa stratégie de développement, le groupe met l'accent sur les produits à forte valeur ajoutée technologique (verres organiques, verres photochromiques, verres anti-reflet…), dont la croissance est supérieure à la moyenne du marché. Dans cette perspective, Essilor investit beaucoup en R&D et dispose d'un réservoir de produits innovants, ce qui lui permet de garder une longueur d'avance sur ses concurrents.
- Le groupe ne cesse de renforcer ses positions sur les marchés émergents très dynamiques, en particulier en Chine et en Inde.
Les points faibles de la valeur
- Le développement de la chirurgie ophtalmique fait peser une menace, qui ne peut être négligée, sur les parts de marché des opticiens.
- Une dégradation du climat économique pousse certains consommateurs à retarder le renouvellement de leurs lunettes.
- Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollars, avec 42 % des ventes réalisées en Amérique du Nord. L'évolution des parités des changes peut donc porter préjudice à la valeur.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Apparenté au secteur de la santé, Essilor est peu sensible aux aléas économiques.
- La solidité du groupe a un revers : comme pour toutes les valeurs défensives, le cours du titre manque de catalyseurs. Le manque de sociétés cotées comparables peut également poser problème aux investisseurs.
- En 2009, le groupe devrait profiter du lancement de la nouvelle «génération 6» de verres Transitions en Europe et d'un nouvel «anti-reflets».
- Essilor est une valeur opéable. Toutefois, le marché ne lui voit pas pour le moment de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
La Commission européenne a revu à la baisse sa prévision de croissance pour les 27 pays européens pour 2008. Du fait de la crise financière américaine, d'un prix du baril de pétrole qui reste cher et de l'inflation, qui devrait s'établir à 3,8% cette année, cette croissance ne serait plus de 2% mais seulement de 1,4%. Ce taux devrait être également revu significativement à la baisse pour 2009. La croissance française devrait atteindre 1%, contre 1,6% attendu au printemps dernier. Ce taux serait inférieur à ceux de l'Allemagne, du Royaume-Uni, et de l'Espagne. En cause, le déclin de l'investissement et la détérioration du commerce extérieur. L'ocde (Organisation de coopération et de développement économiques) a également revu à la baisse ses prévisions pour l'Europe en 2008. La croissance n'est plus de 1,7% mais de 1,3% pour la zone euro. Au sein de cette zone, la révision la plus élevée concerne la France dont la croissance a été abaissée à 1% pour 2008 (contre une estimation précédente de 1,8%). Le gouvernement français rejoint ces prévisions et table également sur une croissance de 1% pour cette année.