Philips (- 1,06% à 13,06 euros) vient de rejoindre la liste qui s'allonge de jour en jour de sociétés contraintes d'adopter des objectifs moins ambitieux en raison de l'aggravation de la crise économique. «Le doublement du résultat opérationnel (EBITA) par action demeure le principal objectif de la société à moyen terme, mais il ne devrait pas être atteint pour 2010 dans les circonstances actuelles», a prévenu le groupe d'électronique diversifié. Le ralentissement économique a principalement impacté ses divisions Style de vie grand public et Eclairage.
Celles-ci ont été victimes de la baisse de la demande sur les marchés à destinations du grand public, de la construction et de l'automobile.
«Bien que nous ayons été capables de remodeler le portefeuille de Philips en un ensemble plus fort et plus résilient d'activités leader au niveau mondial, la vitesse et la férocité avec laquelle l'affaiblissement de l'économie affecte la demande sur les marchés clés touche aussi maintenant les performances financières de Philips,» a déclaré Gerard Kleisterlee, le PD-G de la compagnie. «Le retournement de tendance que nous constatons n'est comparable à rien de récent et se développe beaucoup plus vite et plus intensément que prévu», a-t-il ajouté.
Confronté à cette dégradation des perspectives économiques, le groupe néerlandais a annoncé la poursuite de son programme de réduction des coûts et de protection des marges, avec à la clé 110 millions d'euros de charges de restructuration supplémentaires au quatrième trimestre. Sur cette période, elles seront ainsi portées à 340 millions d'euros.
Par ailleurs, Philips va enregistrer une charge pour dépréciation de 1,1 milliard de dollars en raison de la baisse de la valorisation de ses participations résiduelles LG Display et NXP.
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Pour l'année 2008, le World Semiconductor Trade Statistics table sur une progression de 4,8% des ventes mondiales de semi-conducteurs (à 268 milliards de dollars) par rapport à l'an passé. Cette estimation a été revue à la baisse car, début 2008, l'association professionnelle américaine évaluait la croissance du secteur à plus de 9%. Cette nouvelle prévision est toutefois similaire à celle établie par l'institut Gartner qui s'attend à une augmentation de 4,6%. Face à un recul des prix, qui impactent négativement leurs résultats, les fabricants de mémoires DRAM et flash ont réduit leurs investissements industriels de façon significative, à l'instar de Qimonda, Samsung, ou Micron. Ceux qui sont plus diversifiés, tels STMicroelectronics, recourent à la sous-traitance pour une partie de leur production.
Electronique
D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.