Le groupe franco-américain Schlumberger cède 6,93% dollars à 41,01 dollars à New York (et 0,88% à 32,72 euros à Paris) après avoir lancé un avertissement sur ses résultats 2008. Le numéro un mondial des services pétroliers a confirmé les craintes des spécialistes du secteur. En provoquant une chute vertigineuse des cours du pétrole, la dégradation de l'économie des pays développés a contraint les compagnies pétrolières a repousser, voire annuler leurs projets d'investissements.
L'exploration et l'exploitation de gisements coûteux, tels que les sables bitumineux du Canada, le off-shore profond du Brésil ou les réserves de l'Arctique, ne sont rentables qu'à un certains niveau de rémunération.
A court terme les avertissements sur résultats risquent de se multiplier dans le secteur des services pétroliers. Le baril de brut se négociant actuellement sous les 47 dollars, soit 100 dollars de moins que cet été, lorsqu'il avait atteint un plus haut historique de plus de 147 dollars.
A moyen terme en revanche, le secteur devrait connaître à nouveau son heure de gloire. Tous les experts s'accordent sur une remontée des cours, qui pourraient revenir à 150 dollars d'ici cinq ans. Si les majors investissent moins dans les projets, quand la reprise sera là, le déséquilibre entre l'offre et la demande sera de nouveau criante. Et moins de pétrole signifie un pétrole plus cher.
Schlumberger a donc annoncé que son bénéfice 2008 serait inférieur au consensus des analystes en raison du ralentissement économique qui a réduit l'activité de prospection de gaz et de pétrole et les dépenses de production. Selon les prévisions réunies par Reuters Estimates, le consensus donnait un bénéfice par action de 4,76 dollars sur l'ensemble de l'exercice.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Schlumberger est un groupe franco-américain spécialisé dans les services pétroliers. Ses activités peuvent être regroupées en deux segments principaux. En premier lieu, les services pétroliers, l'activité principale du groupe, où Schlumberger revendique le premier rang mondial. De plus, à travers WesternGeco, (détenue conjointement avec la société Baker Hughes), le groupe est le numéro un mondial dans la sismique. Schlumberger emploie plus de 52000 personnes, dans 80 pays.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe est le leader mondial dans le secteur des services pétroliers, ce qui lui confère un avantage concurrentiel indéniable.
- Schlumberger est réputé pour la qualité de ses ingénieurs.
Les points faibles de la valeur
- Les résultats du groupe peuvent être négativement impactés en cas de troubles géopolitiques.
- Le secteur des services pétroliers se caractérise par la forte volatilité du cours des actions.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), construit en 2005, relie la mer Caspienne à la Méditerranée. Il traverse le territoire géorgien, par lequel un tiers du pétrole de la mer Caspienne transite. Cet oléoduc permet aux pays de l'Union Européenne (UE) de réduire leur dépendance énergétique par rapport à la Russie. En effet, jusqu'à la construction du BTC, la plus grande partie du pétrole d'Asie centrale à destination de l'Europe transitait par ce pays. La Russie continue néanmoins de représenter un des principaux fournisseurs de l'UE (le quart de ses besoins en gaz et pétrole). Le récent conflit armé entre la Russie et la Géorgie, a mis en lumière l'instabilité politique de la Géorgie et ses dangers pour la sécurité énergétique de l'UE. Durant le conflit, les attaques de la Russie sont passées près de l'oléoduc BTC, soulignant la volonté des autorités russes de reprendre en main le contrôle de l'approvisionnement en gaz et pétrole en Europe.