Euler Hermes chute de 8,98% à 32,73 euros, soit la plus forte baisse des valeurs du SRD, après avoir émis un profit warning pour l'exercice 2008. Le groupe spécialisé dans l'assurance crédit vient de réviser à la baisse son estimation de résultat net à 100 millions d'euros pour l'exercice en cours. Dans un communiqué, Euler Hermes évoque «la faillite du britannique Woolworth» ainsi que la «détérioration de la sinistralité plus prononcée que prévu au quatrième trimestre». En conséquence, Euler Hermes table désormais sur un résultat négatif au quatrième trimestre.
Le 5 novembre, pourtant, le groupe assurait que cette période resterait bénéficiaire. Euler Hermes ajoute que «la baisse de la consommation et un accès plus difficile au crédit vont contribuer à maintenir la pression sur la liquidité financière des entreprises et des économies en général. Le groupe n'envisage désormais «aucune amélioration notable de la sinistralité au cours des prochains mois».
Le distributeur britannique Woolworth vient d'annoncer son dépôt de bilan après l'échec des négociations avec ses banques la semaine dernière. Euler Hermes évalue à 15 points l'impact négatif de cette défaillance sur son ratio de sinistre au quatrième semestre, soit 52 millions d'euros environ.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Euler Hermes, issu de la fusion, en juillet 2002, des deux filiales d'assurance-crédit d'Allianz, est devenu le leader mondial de l'assurance-crédit (qui consiste à couvrir les risques d'impayés des entreprises) avec 42% de part de marché et l'un des leaders de la caution. Euler est une filiale des AGF employant actuellement plus de 5500 collaborateurs à travers le monde.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe a effectué un développement à l'international efficace et maîtrisé contribuant à renforcer fortement à son chiffre d'affaires. En 2007, il s'est implanté à Dubai, en Argentine ainsi qu'en Israêl et entrepris de réorganiser son réseau allemand, qui représente 25% de son chiffre d'affaires, contre 20% pour le marché français.
- Euler Hermes est adossé au premier groupe mondial d'assurance Allianz/AGF, ce qui lui confère une solidité financière importante.
- La politique de sélection des risques menée par le groupe lui permet d'améliorer son ratio combiné (rapport entre les décaissements, c'est-à-dire les indemnisations, et les encaissements, c'est-à-dire les primes collectées, uniquement au titre des opérations d'assurance).
- Le groupe a pour politique de verser à ses actionnaires la moitié de son résultat net.
- 80% du risque du groupe est concentré sur l'Europe, dont l'économie est moins volatile qu'outre-Atlantique
Les points faibles de la valeur
- L'assurance crédit est un métier particulièrement cyclique. Euler Hermès est très sensible à l'évolution de la conjoncture mondiale qui détermine pour une large part les défaillances d'entreprises. Le groupe avertit ainsi que le niveau faible de la sinistralité ne peut être garanti.
- Le flottant du groupe est limité à 27,75 % du capital, AGF détenant une participation de 68,40 % dans le capital de la société.
- La taille, moyenne, d'Euler Hermès peut représenter un frein pour les investisseurs qui estiment le titre moins armé pour faire face aux turbulences du marché.
- Euler Hermes a ramené son exposition au marché actions à 9%, contre 16% début 2007, ce qui devrait entraîner une baisse de ses gains enregistrés sur ce marché.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le titre est sensible à l'évolution de la conjoncture mondiale, dans la mesure où les primes versées par les entreprises sont indexées sur leur chiffre d'affaires. Compte tenu de l'exposition du groupe à l'Allemagne, l'évolution économique de cette zone est à suivre de près.
- Enfin, le titre est dépendant de l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties sur les marchés financiers.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
D'après Moody's, les notations des compagnies d'assurances européennes devraient rester stables à moyen terme car les assureurs ont adopté des stratégies d'investissement de plus en plus prudentes ces dernières années. Quant aux réassureurs, leurs bénéfices semestriels ont chuté en raison de la dépréciation de leurs placements en actions et obligations. Dans ce contexte, ils pourraient être incités à accroître leurs tarifs pour maintenir leurs performances. Cette tendance est confirmée par Munich Ré et Swiss Re. Le premier va augmenter ses tarifs pour 2009 avec des hausses bien supérieures à 10%. Le second groupe anticipe la fin accélérée du cycle baissier des prix de la réassurance. En France, le recul observé dans l'assurance-vie ces derniers mois pourrait être amplifié par de nouvelles mesures. Dès le début 2009, les placements d'assurance-vie seront soumis à un prélèvement de 1,1%, destiné à financer le revenu de solidarité active (RSA).